Violences faites aux femmes : Emmanuel Macron en visite à Dijon

Emmanuel Macron était en visite à Dijon en ce 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

En novembre 2017, Emmanuel Macron avait annoncé son intention de faire de l’égalité entre les femmes et les hommes « la grande cause de son quinquennat ». Une volonté visiblement renouvelée pour le Président qui a atterri ce matin à Dijon (voir notre article) à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Selon l’Élysée, « plus de 90% des mesures identifiées lors du Grenelle des violences conjugales ont été mises en oeuvre ou sont en cours de déploiement ».

À la rencontre des acteurs de terrain

L’arcade sourcilière ouverte, l’effroi dans les yeux, une jeune femme à la voix tremblante décide d’appeler la gendarmerie. L’atmosphère est grave. Une scène poignante – bien que fictive – met en exergue une réalité encore bien trop courante aujourd’hui (+14% d’appels recensés par le 3919 par rapport à 2019, ndlr). À l’école de gendarmerie de Dijon-Longvic, le chef de l’Etat, accompagné d’Eric Dupond-Moretti, Garde des Sceaux et Isabelle Rome, Ministre déléguée chargée de l’égalité femme-homme, a pu assister à un exercice de mise en situation, destiné aux élèves gendarmes. L’objectif de la reproduction d’un tel scénario étant d’apprendre à mieux gérer les scènes de violences intrafamiliales.

Violences faites aux femmes : Emmanuel Macron en visite à Dijon
Le Président a ensuite échangé avec les acteurs de la lutte contre ces violences.

Emmanuel Macron a ensuite pu échanger avec ces élèves, mais aussi toute une chaîne – associations d’aide aux victimes, forces de l’ordre, acteurs judiciaires – mobilisée sur le terrain pour éradiquer ce fléau. « Beaucoup de choses ont été faites. Nous avons permis que le numéro 3919 (suivre notre lien) soit disponible 24/24h et 7/7j. Mais, il ne faut pas relâcher l’effort. Il faut être plus ambitieux encore et mettre le maximum de moyens ». Dans ce sens, il a par exemple annoncé la mise en place d’un pack « nouveau départ » en Côte-d’Or. Celui-ci permettra un meilleur accompagnement concernant le logement, l’emploi, mais aussi l’accompagnement financier et la prise en charge des enfants.

Aussi longtemps qu’il y aura [des Violences et des féminicides], nous continuerons le combat.

« Je souhaite que l’on puisse aussi développer massivement les maisons de victimes. Plusieurs associations ont mené depuis plusieurs années des initiatives remarquables à cet égard et nous souhaitons pouvoir les renforcer. Car ce sont ces lieux où nous pouvons recueillir, protéger et réguler toutes ces difficultés administratives… Malgré tout ce qui a été fait, nous continuons d’avoir des féminicides et des violences. Aussi longtemps qu’il y en aura nous continuerons le combat. »

Echange poignant avec des femmes victimes

Après la gendarmerie, Emmanuel Macron s’est rendu cet après-midi au tribunal judiciaire de Dijon. Dans les étages du bâtiment, il a pu s’entretenir à huit-clos avec deux victimes de violences. Elles étaient accompagnées de deux associations d’aides aux victimes (France Victimes (suivre notre lien) et Solidarité Femmes (suivre notre lien), Isabelle Gandré, déléguée départementale aux droits des femmes et Élia Geslin, chargée de mission violences intrafamiliales au tribunal de Dijon. Un moment d’échanges émouvant qui a permis à ces femmes de raconter leur parcours et d’alerter le président sur différentes problématiques.

Cette journée s’est finalement achevée autour d’une table ronde avec les acteurs de la chaîne judiciaire. Trois thèmes ont été abordés : la réponse pénale face aux violences intra-familiales ; la prise en charge des victimes ; et la circulation de l’information dans le système judiciaire.

Violences faites aux femmes : Emmanuel Macron en visite à Dijon
Echanges avec les acteurs de la chaîne judiciaire.

Les violences en chiffres

  • 14% des Françaises se disent victimes de violences conjugales.
  • 4 femmes sur 10 connaissent dans leur entourage une femme victime.
  • Le nombre d’appels vers le 3919 a augmenté de 14% par rapport à 2019.
  • À ce jour, et depuis le 1er janvier 2022, 121 femmes ont été victimes de féminicides.