Roller Derby Dijonnais :  entretien avec Mélanie Mambré, joueuse chez les Flèches Revêches

Ce samedi 5 mars, se tenait au Gymnase des Bourroches le premier match de Roller Derby à domicile de l’équipe Dijonnaise : les Flèches Revêches en face à face avec les Molly Hatchets de Pontarlier.

Petit Récap. Le roller derby est en pleine expansion depuis une dizaine d’années en France. Mais c’est depuis un an que ce sport est reconnu par la Fédération Française de roller et accepté parmi les treize disciplines de roller. Ce sport qui allie patins à roulettes, collants déchirés, tatouages et une dose de rock’n roll est principalement réservé à la gente féminine (mais pas que !). Glisse, vitesse et contact entre les joueuses en font sa particularité.

Il met en scène sur une piste ovale, cinq joueuses de chaque équipe : quatre « bloqueuses » et une « jammeuse ». Cette dernière est la seule qui peut inscrire des points en tentant de dépasser le « pack » formé par les bloqueuses de l’équipe adverse. Est-ce clair ?

La « jammeuse » Mélanie Mambré raconte sa passion pour le roller derby qu’elle pratique depuis la création des Flèches Revêches il y a 3 ans. Banquière le jour et patins la nuit, zoom sur cette rencontre remplie d’émotions.

Mélanie Mambré © Chloé Thévenot
Mélanie Mambré © Chloé Thévenot

Le début chez les Flèches Revêches, c’était comment ?

« Je suis tombée dans le roller derby en juin 2013 à la suite de la création de l’équipe. Les débuts ont été très compliqués puisque nous n’étions pas reconnues par la mairie donc les entrainements se faisaient dans des hangars, des parkings, ce n’était pas évident. Ce qui a changé cette année, c’est la fusion avec l’association AM sports qui nous a trouvé des locaux et des bénévoles. L’envie de faire du Roller Derby vient principalement du film Bliss. Pour ma part c’est un épisode des experts qui m’a motivé et aujourd’hui grâce à ça je suis une vraie passionnée »

Un sport de combat non ?

« Le roller derby n’est pas violent, c’est un sport sur fond de contacts et de stratégies. On dit souvent que c’est du rugby féminin parce qu’on joue des coudes pour déstabiliser les adversaires mais on emmagasine beaucoup aussi. C’est pour ça qu’être protégées est essentiel. C’est un attirail de guerrières : casques, protèges dents, coudières, genouillères qui n’empêchent pas les bleus ni les griffures mais qui minimisent les dégâts. Ce qui est étrange c’est quand on se prend un bon blocage, on a grand sourire, on aime ça, on se relève et on y retourne. »

Roller Derby Dijonnais © Chloé Thévenot
Roller Derby Dijonnais © Chloé Thévenot

Professionnels ou amateurs ?

« Il n’y a pas réellement de professionnels concernant ce sport puisqu’il est très récent. Depuis un an, existe des équipes régionales. Je fais d’ailleurs partie de l’équipe régionale de Bourgogne Franche-Comté qui s’appelle « les Vendangereuses ». Tout le monde a un métier à côté du roller derby ce qui ne fait pas de nous des professionnels. On parle de vrais passionnés qui veulent faire évoluer ce sport, on se considère vraiment comme une famille. »

On attribue souvent un style retro-tatto-rock à ce sport. Pourquoi selon toi ?

« Le début de ce sport vient des Etats-Unis, des mouvements punk et féministe d’où ce côté rockabilly qui en est sorti. Dans l’équipe, beaucoup de filles ont ce style là, rouge à lèvre rouge, eye-liner en pointe, coiffures des années 50 et surtout tatouages. Toute l’équipe est tatouée sauf moi, c’est d’ailleurs pour ça que mon nom de joueuse est « Virgin Skin ».

Pour être une bonne joueuse de Roller Derby, il faut …

« Être passionnée pour ce sport. Si tu es passionnée tu deviendras une bonne joueuse car tu voudras tout donner pour ton équipe et ta famille. L’essentiel c’est de communiquer, de savoir où nos joueuses sont, de nous connaître, de faire des stratégies. C’est vraiment une cohésion d’équipe. On est une bonne joueuse si on fonctionne en famille. »

Un petit conseil pour rejoindre la team ?

« Il ne faut pas avoir peur. Il faut venir, on est super sympas et tellement heureuses d’accueillir des nouvelles joueuses. Elles peuvent nous contacter via Facebook pour qu’elles se présentent et venir voir ce que ça donne sans forcément faire du patin. Venez voir cette atmosphère et cet esprit famille, cet esprit derby qui s’en dégage. On est là pour vous entourez et vous faire progresser. »

Les Flèches Revêches © Chloé ThévenotLes Flèches Revêches © Chloé Thévenot
Les Flèches Revêches © Chloé Thévenot

Le match de samedi s’est terminé avec une victoire de l’équipe dijonnaise. Grand moment d’émotions de la part des joueuses et des familles venues soutenir les filles. La soirée s’est clôturée sur une remise de trophées faits mains. Restaurants, festivités et bonne humeur était la suite du programme pour les joueuses des deux équipes.

D’ici la fin de l’année, deux rencontres sont prévues à domicile, un événement surprise avec des équipes nationales et une éventuelle « roller pool » pour clôturer la saison fin juin. Toute personne est susceptible d’intégrer l’équipe des Flèches Revêches en cours d’année. Les gabaries diverses des joueuses en font leurs atouts mais c’est un esprit de DIY (do it yourself), de famille, de sympathie qui est le plus remarquable. Du rock, de la passion, une bonne entente, à vos roller les filles !

Pour plus d’informations : le Facebook de l’équipe les Flèches Revêches

Chloé THEVENOT