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Une partie de la ville médiévale se dévoile rue Berlier

Les vestiges d’un quartier adjacent au rempart médiéval de la ville de Dijon viennent d’être mis à jour dans le cadre d’une fouille archéologique menée par l’INRAP suite à des travaux d’aménagement d’un immeuble et d’un parking. Située à la limite du secteur sauvegardé, la fouille livre des vestiges qui éclairent l’occupation du quartier entre le XIIe et le XVIIe siècle.

L’occupation médiévale de la rue Berlier

Du Bas empire au milieu du XIIe siècle, la ville de Dijon est ceinturée par une enceinte appelée castrum. En 1137 un incendie oblige la ville à se reconstruire : le Duc de Bourgogne propose alors d’ériger une enceinte plus large. Ce rempart est renforcé, au cours du XVIe siècle, par des bastions qui protègent les points d’accès. Afin de faciliter la circulation des défenseurs, un chemin longeant le périmètre intérieur est aménagé. Ce dernier est hâtivement remparé et renforcé par un talus de terre pour absorber les effets des tirs d’artillerie. La rue Berlier est située dans l’enceinte urbaine médiévale, et semble suivre le tracé de ce chemin intérieur.

Sur le chantier, les vestiges les plus anciens datent du XIIe siècle. Les archéologues ont en effet découvert les traces de fosses et de trous de poteaux : leur alignement indique la présence ancienne d’une palissade, qui délimite différents espaces. La vie de ce secteur entre le XIIème et le XIVème siècle est très méconnue. Cette découverte, qui induit peut-être une tentative d’urbanisation dans cette partie de la ville est donc très intéressante. L’étude tentera d’en préciser l’organisation.

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Le niveau suivant date du XIVème siècle et est constitué de terre organique. S’agissait-il de jardins ? De vergers ? De potagers ? La terre prélevée sera étudiée par deux spécialistes qui détermineront si elles ont été ou non cultivées : le géomorphologue étudie le sédiment et le carpologue les éventuelles traces de graines.
Vestiges de l’Institut du Bon Pasteur

Vestiges de l’Institut du Bon Pasteur

Le décapage (c’est-à-dire l’enlèvement des couches contemporaines) a permis de mettre au jour des fondations, dont certaines appartiennent à l’Institut du Bon Pasteur, comme l’indiquent les plans anciens du XVIIIe siècle. Au XVIIesiècle s’installe en effet l’établissement d’une communauté de filles pénitentes, dite « Maison du Bon Pasteur », rue Jeannin. D’abord illégale, cette institution est rapidement acceptée par la Ville de Dijon. Au XVIIIème siècle, le nombre de pensionnaires augmente et des extensions sont donc aménagées. Les vestiges de ces nouveaux bâtiments émergent aujourd’hui. Les différences d’aspect de ces maçonneries indiquent plusieurs étapes de constructions et une réutilisation des bâtiments au cours du temps. Une étude archivistique permettra de déterminer la chronologie exacte de ces évolutions. Un des objectifs de la fouille sera également de comprendre la fonction des bâtiments mis au jour : à ce jour, les traces d’occupation sont très ténues.

L’Inrap

L’INRAP regroupe aujourd’hui près de 2 000 collaborateurs et chercheurs ce qui en fait la plus importante structure de recherche archéologique française et l’une des premières en Europe. Chaque année près de 2 500 chantiers de diagnostics et de fouilles sont réalisés par l’INRAP.

 

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