Mobilité dans le Grand Dijon : une agglomération à deux vitesses ?

Quelques années après le retour du tramway et l’ouverture de la LINO, force est de constater que les conditions de mobilité ne cessent de se dégrader dans l’agglomération dijonnaise.

La circulation automobile est de plus en plus compliquée avec des bouchons nombreux et récurrents, volontairement provoqués par un plan de circulation incohérent, au mépris des conséquences pour la qualité de l’air.

Les parkings publics existants du centre-ville de Dijon sont rarement pleins, car difficiles à atteindre. Mais les contribuables de toute l’agglomération vont être mis à contribution pour construire un parking silo de 450 places devant l’ancien hôpital général, pour un coût de 7,5 millions d’euros !

Pour des secteurs entiers de l’agglomération et de la ville de Dijon, la desserte en transports en communs s’est détériorée avec la mise en service des deux lignes de tramway.

Un autre phénomène ne cesse de s’accentuer, celui de la sanctuarisation du centre-ville historique de Dijon (secteur sauvegardé), qui devient littéralement inaccessible autrement qu’à pied ou à vélo, ce qui reste sélectif.

Nous déplorons à cet égard la décision du président du Grand Dijon, non soumise au conseil communautaire, de modifier à nouveau le tracé de la Liane 5, avec pour conséquence cette fois de rendre plus difficile l’accès au centre- ville pour des habitants de l’ouest dijonnais et de la commune de Talant. Ceux-ci sont obligés de changer de bus à proximité du jardin Darcy pour poursuivre le trajet avec la Liane 4, avec tous les inconvénients d’un changement et des conditions de sécurité imparfaites. Les personnes âgées qui étaient nombreuses à rejoindre le marché ou les commerces de centre-ville par cette Liane 5 sont plus particulièrement pénalisées. Nous lancerons prochainement une pétition pour demander le réexamen de cette décision.

La dégradation se manifeste également par la flambée des tarifs de transports en commun depuis 2010 (+ 30 %), avec une fraude omniprésente, ainsi que des tarifs de stationnement sur la voie publique ou dans les parkings.

Nous pouvons craindre le pire avec le projet de contrat que le président du Grand Dijon souhaite signer avant la fin de l’année pour déléguer à un opérateur unique l’ensemble des services dits de mobilité, y compris le stationnement sur la voirie ou dans les parkings publics.

Dans ce dossier, l’exécutif a commis des irrégularités pour empêcher l’opposition d’exercer son contrôle. Le contrat est négocié dans de très mauvaises conditions, puisqu’un seul candidat a déposé une offre. Au-delà des débats juridiques, il conviendrait de déclarer cette consultation infructueuse. Mais le président du Grand Dijon veut passer en force et vient d’annoncer, sans surprise, qu’il fallait s’attendre à une forte augmentation des tarifs dans les années à venir.

Le groupe Alliance et projets pour le Grand Dijon, fidèle à ses convictions, poursuivra son combat pour un rééquilibrage de la politique de mobilité dans l’agglomération dijonnaise, qui doit être au service de tous.

Communiqué de presse

Groupe Alliance et projets pour le Grand Dijon
Emmanuel Bichot, président du groupe, Cyril Gaucher et Chantal Outhier.