La voix des femmes résonne à la manifestation du 25 novembre

Vendredi 25 novembre était la journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes. Les femmes et les minorités de genre sont descendues dans les rues de Dijon pour exprimer leur colère.

“A bas le patriarcat », « Stop à la culture de l’inceste », « Mon corps n’a pas besoin de ton avis », etc. Ce sont les mots que l’on pouvait lire sur les pancartes des manifestants, ce vendredi 25 novembre. A Dijon, ce sont environ 300 personnes qui se sont réunies Place François Rude pour crier leur colère, leur ras-le-bol et leur mécontentement face à une société qui est encore trop inégalitaire entre les femmes et les hommes, et qui réagit lentement face à ce problème. C’étaient des collectifs féministes, des militants mais avant tout des femmes qui ont représenté leur lutte et leur droit pendant la marche.

La visite du Chef de l’Etat à Dijon non approuvée par les manifestants

Plus tôt dans la journée, le Président de la République Emmanuel Macron, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti et Isabelle Rome Ministre déléguée chargée de l’égalité femme-homme, étaient présents dans la capitale bourguignonne pour parler de la journée internationale et rencontrer les acteurs qui agissent face aux comportements violents que subissent les femmes (voir notre article, suivre notre lien).

Une visite que les manifestants n’ont pas appréciée et ont exprimé leur contrariété dans leur voix, à base de chants. Notamment contre le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, accusé d’agressions sexuelles et d’abus de pouvoir.

Une convergence de luttes pour les droits de tout.e.s

C’est un long cortège qui a amené les manifestants sur plusieurs grands axes de la ville : dans la rue de la liberté, Place du théâtre et de la Libération, place Emile Zola et Darcy. Plusieurs chants et discours ont été proclamé pour revendiquer les droits pour tous : le droit à l’avortement, le droit à la PMA, la question des personnes transsexuelles, etc. Que ce soit en chantant du rap ou en faisant un discours, les multiples messages sont passés et des habitants n’ont pas hésité à applaudir ou crier leur soutien de leurs fenêtres.

Des revendications que Michelle, 24 ans et militante, partage avec ses camarades : « Je suis là pour soutenir toutes les personnes qui souffrent du système patriarcal. En tant que femme, je le suis, mais je suis pas à la seule. C’est pour ça que je manifeste. Je pense que c’est quand même un sujet qui est connu de tout le monde aujourd’hui, mais qui pour autant n’est pas suffisamment saisi ou en tout cas pas politiquement. Les choses bougent trop lentement donc c’est une manière de résister, de protester et de dire qu’on est là ».

Michelle, 24 ans et militante, présente lors de la manifestation du 25 novembre
Crédit photo : Déböna Bélé/J’Aime Dijon

Un message que la jeune militante veut faire passer au plus grand nombre, se sachant également soutenue par les personnes portant le même combat pendant la marche : « Je me sens entourée de personnes qui portent ces luttes là aussi, faire nombre et forces et se sentir moins seule aussi ».

Les manifestants ont toutefois salué le vote concernant l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution, qui a été voté la veille à l’Assemblée nationale en première lecture (337 voix pour, 32 contre) ; « bien qu’elle n’arrive que trop tardivement« , déplore Michelle. La France sera le premier pays à instaurer un article sur le droit à l’avortement dans la Constitution.

Cette journée est aussi le moyen de rappeler que cette lutte concerne tout autant les minorités : que ce soit sur la couleur de peau, sur la religion ou concernant l’orientation sexuelle. Ce sont plusieurs luttes qui ont convergé et ont été entendu dans les rues dijonnaises.

Pour rappel et depuis le début de l’année, ce sont 121 femmes qui ont été tuées sous les coups de leur compagnon. Un numéro d’urgence, le 3919, existe pour les victimes de violences conjugales ou pour les personnes témoins de ce type de violence.