Thierry Caens ne se contente pas de jouer de la musique, il la vit. Tombé dedans depuis tout petit, il est aujourd’hui reconnu mondialement comme l’un des grands maîtres de la trompette classique. À l’occasion de ses 40 ans d’enseignement au Conservatoire de Dijon, il donne un dernier rendez-vous à ses élèves le 28 novembre.
Si Thierry Caens est aujourd’hui connu mondialement pour sa musique et son expertise, sa carrière a débuté… à Dijon ! « Tout a commencé à la maison où j’avais une trompette comme jeu, puis évidemment avec mon père, nommé professeur au Conservatoire de Dijon, explique Thierry Caens. J’ai toujours apprécié la trompette, et j’ai tout de suite su que ce serait uniquement cet instrument ».
Le parcours d’une vie
C’est aux côtés de Marcel Caens, puis Robert Pichaureau, et Pierre Pollin qu’il réalise ses études musicales au Conservatoire de Dijon. En 1975, il entre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, dans la classe de Maurice Andre, et obtient deux ans plus tard un Premier Prix de trompette, puis un Premier Prix de cornet. Après l’Orchestre de Lyon (1978), puis celui de l’Opéra de Paris (1981), il devient un soliste reconnu, et est l’invité des plus grandes salles du monde, du Victoria Hall de Genève au Bunka
Kaikan de Tokyo, le Palau de la Musica de Barcelone en passant par les États-Unis, la Chine, l’Italie et
Paris. « À travers à la musique, j’ai eu l’occasion de rencontrer des cultures très variées, en parcourant les pays du monde entier. Ce sont des rencontres nourrissantes ».
Pour l’artiste, la curiosité et l’ouverture d’esprit sont essentielles. Cela l’a conduit à explorer divers univers comme le jazz, le spectacle, la chanson (aux côtés de William Sheller, Hubert-Félix Thiéfaine, Sting, etc.) et le cinéma (notamment pour la bande originale de Cyrano de Bergerac, réalisée avec Jean-Claude Petit et Michel Legrand).
« J’ai travaillé aux côtés des meilleurs, ce qui m’a donné une ouverture musicale et culturelle importante. Mais elle n’est rien si elle n’est pas partagée. En ce sens, j’ai mis beaucoup d’énergie et de passion à le transmettre à mes élèves du Conservatoire de Dijon, où cela fait 40 ans que je donne des cours ».
40 bougies au Conservatoire de Dijon
Après 40 ans d’enseignement au Conservatoire de Dijon, Thierry Caens tire sa révérence le 28 novembre prochain. À l’occasion d’un concert à la salle Devosge, il va réaliser une rétrospective musicale de son parcours, aux côtés de ses élèves, proches et professionnels qui ont ponctué sa carrière.
« En tant qu’élève, j’ai connu André Ameller comme directeur et il est le véritable fondateur de cette institution. Comme professeur, mon premier directeur fut Jean-Louis Gand, un grand compositeur. Par la suite, ce fut Jean-Marie Bourgeois et actuellement, Jean-Yves Dupont-Lemaire. Chacun apporta sa pierre à cette institution ».
Thierry Caens n’est pas tout à fait de ces personnes qui calment le jeu. Son projet 2025 ? Il travaille à la création d’une partition pour l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, un concerto pour trois trombones. « J’ai toujours pris plaisir à composer, c’est un univers infini : je n’aurai jamais fait le tour de la composition, et c’est ce qui me plaît ! »