Gérald Darmanin en visite à Dijon : « Nous devons faire évoluer notre droit pour lutter contre le narcotrafic »

Gérald Darmanin en visite à Dijon : "Nous devons faire évoluer notre droit pour lutter contre le narcotrafic"

Ce jeudi 30 janvier, le ministre de la Justice Gérald Darmanin était à Dijon pour réaffirmer sa volonté de lutter contre le trafic de stupéfiants, mais aussi pour rencontrer les acteurs judiciaires, dans un contexte de grève des directeurs de greffe.

À peine nommé à la fonction de ministre de la Justice, Gérald Darmanin s’est rendu à Dijon pour réaffirmer les priorités de sa politique pénale : la protection des personnes victimes de violences avec « une justice plus rapide et effective » ; et la lutte contre le narcotrafic. Mais aussi pour apaiser les tensions qui existent avec le corps des directeurs des services de greffe judiciaires.

Priorité à la lutte contre le trafic de stupéfiants

Dans la continuité de l’opération place nette XXL, menée sous sa tutelle au ministère de l’Intérieur (suivre le lien), le nouveau garde des Sceaux Gérald Darmanin assume le caractère répressif de sa politique pénale.

L’ancien pensionnaire de la place Beauvau souhaite la création d’un dossier-coffre pour préserver le secret de certaines techniques d’enquête, la mise en place d’un parquet national anti-criminalité organisée dès le 1er janvier 2026, et le renforcement de l’office anti-stupéfiants sur le modèle américain, piloté par quatre ministères : la Justice, l’Intérieur, l’Armée et Bercy. Avant leur étude par l’Assemblée nationale, le Sénat a voté en faveur de ces dispositifs, ce mercredi.

« Nous devons faire évoluer notre droit (…) Ce dossier-coffre sera un moyen de moderniser très fortement notre lutte contre le narcotrafic, comme on l’a fait contre le terrorisme », a confirmé Gérald Darmanin dans l’enceinte du tribunal judiciaire de Dijon.

Cette lutte est « partagée par le parquet de Dijon », « parce qu’elle trouble gravement et durablement la vie de nos concitoyens, notamment ceux qui vivent dans les quartiers les plus exposés, mais plus seulement eux, parce qu’elle représente un enjeu de santé publique majeure, parce qu’elle génère des infractions graves, tels que des règlements de compte, des violences extrêmes, séquestrations, ou des atteintes aux biens conséquentes… », a déclaré le procureur de la République Olivier Caracotch. En 2024, plus d’un million d’euros d’avoirs criminels dans des dossiers de stupéfiants ont été saisis, soit trois fois plus qu’en 2023. « Cette année exceptionnelle de saisie doit devenir la norme », a ajouté le magistrat.

Trois ministres de la Justice en moins d’un an

Le ministre de la Justice a aussi pris un temps d’échange avec les élèves directeurs des services de greffe judiciaires (DSGJ). Comme un symbole de l’instabilité politique qui existe depuis la dissolution (suivre le lien), l’école a accueilli pas moins de trois gardes des Sceaux en seulement neuf mois : Eric Dupond-Moretti (suivre le lien), Didier Migaud (suivre le lien) et Gérald Darmanin.

La visite du nouveau chancelier intervient dans un contexte de tension avec les directeurs de greffe. En plus d’assurer le bon fonctionnement de ses services, le DSGJ travaille également aux côté des chefs de juridiction (ou des chefs de cour) en matière de budget, de marchés publics ou encore de formation.

Les représentants de la profession ont déposé un préavis de grève ce lundi 27 janvier ; alors qu’un protocole avait été signé en octobre 2023 par le ministère et les syndicats pour revaloriser la grille statutaire et indiciaire des greffiers. « Aucune discussion sérieuse sur la revalorisation des DSGJ n’a eu lieu depuis, a communiqué l’Interco CFDT. Les DSGJ restent exclus des discussions sur les évolutions statutaires et les moyens nécessaires à leur mission ».

« Je me suis engagé que la revalorisation de la rémunération des directeurs de greffe soit réglée d’ici la fin du premier semestre pour qu’elle soit inscrite au budget de l’année 2026″, a tenté de rassurer le nouveau ministre.