Le 12 avril 2023 sortira le film 10 jours encore sans maman. On y retrouve Franck Dubosc, toujours aussi perdu dans la gestion de ses enfants alors qu’ils partent en vacances… une nouvelle fois sans leur mère.
Synopsis : Cette fois-ci père au foyer, Antoine (interprété par Franck Dubosc) se retrouve seul avec ses enfants à partir en vacances, sans leur mère qui doit s’occuper d’une affaire juridique qui pourrait lancer sa carrière d’avocate. La famille Mercier nous donne rendez-vous dans le film 10 jours encore sans maman de Ludovic Bernard.
J’aime Dijon était partenaire de l’avant-première qui a eu lieu ce dimanche 19 mars au cinéma Cap Vert (suivre notre lien). Nous avons pu poser nos questions à Franck Dubosc et Ludovic Bernard.
Pourquoi avoir envie de réaliser ce film ? Comment de la comédie argentine « Mama se fue de viaje », vous vous êtes dit « je vais en faire un film » ?
Ludovic Bernard : C’est mon producteur Romain Brémond qui a vu le téléfilm et qui m’a envoyé un lien en me disant « regarde, je pense qu’il est pour toi ». Je crois que le soir même, j’ai envoyé un texto où je lui ai dit « tu as raison, j’adore » et puis on a acheté les droits pour faire une version française. Au moment d’écrire le scénario, on avait déjà pensé à Franck Dubosc dans le rôle d’Antoine. Parce que c’est déjà un père et puis il correspondait à l’âge qu’on cherchait. Il y a des rôles qui sont plus faciles à faire pour certains que pour d’autres, Franck s’est vite reconnu dans les situations puisqu’il les a déjà vécues dans sa propre vie.
Quand vous avez commencé à tourner 10 jours sans maman, est-ce que vous aviez déjà imaginé le deuxième volet ?
L.B. : Absolument pas ! Enfin, on s’est quand même posé la question quand on a fait les premières projections. On s’est demandé s’il y avait une suite ce qu’on pourrait faire… On a tout de suite pensé à la montagne…
Pourquoi plus la montagne que la plage d’ailleurs ?
L.B. : Et bien, parce que j’ai pas mal de souvenirs avec mes enfants à la montagne, c’est quelque chose qui nous rassemble tous. En France, la montagne, le ski, le froid ; tout ça est propice à la comédie. Il y a plus de difficultés d’être à la montagne avec les enfants : les chaussures de ski, les skis à porter, les tapages entre les enfants « Papa, j’en ai marre, papa, je vais rentrer papa, j’ai faim ; où sont mes enfants ? », etc… Il y a beaucoup plus de « situations comiques » la montagne qu’à la plage. Sans oublier que cela fait partie des habitudes des Français d’aller à la montagne pour les vacances, c’est un endroit qui nous réunit tous.
A un moment, Antoine percute une grange à l’extérieur des pistes et on découvre une autre France à côté de celle luxueuse des hôtels. C’est une manière de montrer qu’il y a des vies à côté des pistes ?
L.B. : Exactement, on voulait garder les problématiques qu’on pouvait trouver dans cet environnement. On voulait parler de ce qu’il y avait « derrière », parler de cette nature qui tient une place immense dans ce lieu.
Il y a aussi beaucoup de références, notamment celle de la chambre 237… Comment cette idée vous est venue ?
L.B. : Cette idée est née d’un accident, lorsque deux dames sont venues pendant le casting. On m’a dit « Tiens il y a ces deux femmes-là, ce sont 2 jumelles » et en les voyant, l’idée est immédiatement venue et puis je me suis dit qu’on allait les habiller comme dans le film Shining. J’ai toujours été fasciné par les films de Stanley Kubrick (réalisateur américain, ndlr), alors le fait qu’elles soient là avec leur chien c’était un mélange parfait.
Franck Dubosc, est-ce difficile de tourner avec des enfants ?
Franck Dubosc : Par rapport au premier volet, c’est moins compliqué parce qu’il y a une relation de confiance qui s’est établie avec les enfants. Pour autant la difficulté avec un enfant, c’est qu’on ne peut pas tricher avec eux. Il faut faire attention à tout ce qu’on fait. Mais par exemple connaissant bien le dernier (Evan Paturel qui joue le rôle de Joseph), tout va plus vite.
Le film « 10 jours encore sans maman » parle beaucoup d’être un parent au foyer. C’est quand même un statut qui est encore assez mal vu dans la société et on remarque qu’Antoine, le rôle que vous interprétez, ne l’assume pas complètement…
F.D. : Nous sommes dans cette société qui n’est pas totalement parfaite de ce côté. Pour les gens de mon âge, il y a des choses qui se faisaient d’une certaine manière… c’était plus la femme qui restait au foyer et c’était davantage le cas à l’époque de mes parents. Aujourd’hui, c’est quelque chose de totalement accepté et de juste, bien que certains hommes ont encore du mal à aller voir les femmes travailler. Peut-être que c’est dû au fait qu’on soit moins patient que les femmes donc forcément, on accepte moins la situation. On a sûrement beaucoup plus d’ego et on se regarde un petit peu plus, nous les hommes… Mais dans le film, on montre les choses différemment.
A contrario il y a la maman, Isabelle, interprétée par Aure Atika. Y a-t-il cette idée de montrer le quotidien d’une femme dans la société ? Qu’elle peut être un repère comme l’autre parent ?
F.D. : La maman a un rôle de pilier. Une femme a une multitude d’autres rôles que celui de mère. C’est un pilier non seulement pour les enfants, mais aussi pour le partenaire. Je le sais dans ma famille : sans ma femme, rien ne tient et je n’ai que deux enfants… Et c’est vrai que, pendant le confinement, les hommes se sont vite rendus compte du travail que c’est que de s’occuper des enfants et de la maison ; moi le premier. Un jour ma femme est partie une semaine ailleurs, donc elle était pas à la maison : j’ai vécu un enfer. J’ai tenu deux jours : le troisième jour, j’ai appelé ma belle-mère qui est venue à ma rescousse (rires).
Tous les deux, dans la vraie vie, vous êtes plutôt papa poule ou plus strict ?
F.D. : J’ai été un papa poule quand mes enfants étaient petits mais maintenant je suis un papa chiant… Un papa chiant mais alors sur tout : à l’école, sur les notes… Il ne faut pas me donner de trop bonnes notes (rires) ! Je suis le papa qui donne des punitions sans pour autant réussir à les tenir. C’est un côté que je partage avec Antoine : on est tous les deux pareils. Et je suis aussi débordé comme lui, même s’il reste assez laxiste presque rêveur comparé à moi… C’est un film très réaliste. Tout ce qu’on montre dedans, je l’ai vécu aussi… Et encore une fois, je n’ai que deux enfants (rires) !
L.B. : Alors je suis comme Antoine : je céderais presque aux besoins de mes enfants… et je cède, mais tout en sachant les cadrer aussi (rires). J’ai la chance de bien m’entendre avec mes deux filles et c’est important de bien garder ce sens de la famille.
Dans une société aussi mouvante, on se rend compte que la définition du mot « famille » évolue très rapidement. Finalement, qu’est-ce qu’une famille en 2023 ?
F.D. : Sous le prétexte du rire, on veut montrer qu’un papa peut gagner moins d’argent qu’une maman, qu’une maman peut très bien travailler alors que papa s’occupe des enfants… Ça montre surtout qu’on a besoin l’un de l’autre quand on est un couple. Les notions de parents au foyer, ce n’est pas évident pour qui que ce soit. On voulait jouer sur ça : inverser les rôles entre le père et la mère, avoir un autre son de cloche que dans le premier opus. Au début, c’était Antoine qui travaillait et à la fin son personnage n’a plus emploi alors que maintenant c’est Isabelle qui travaille donc ça change les points de vue.
L.B. : Je rajouterai que quel que soit le type de famille qui existe, une famille recomposée ou que sais-je… Le plus important, c’est qu’elle soit réunie, qu’il y ait du respect dans la famille et surtout qu’on voit l’importance de l’amour des parents auprès de leurs enfants. On voulait contourner le schéma classique d’une famille où par exemple dans 10 jours sans maman, la mère ne travaillait pas et le père était DRH dans une entreprise. Dans la suite, c’est l’inverse pour donner plus d’importance sur la vie active de la mère.
« 10 jours encore sans maman », sortie en salle en avril 2023.
Le film 10 jours encore sans maman de Ludovic Bernard, avec Franck Dubosc et Aure Atika, est à découvrir au ciné Pathé Dijon (suivre notre lien) et ciné Cap Vert de Quetigny (suivre notre lien) à partir du 12 avril prochain.
Crédits images : StudioCanal. Photo d’illustration principale : Copyright Claire Nicol & Soyouz Films