La comédie « 3 jours max », réalisée par Tarek Boudali, sortira au cinéma ce mercredi 25 octobre. Dans le cadre de la tournée d’avant-premières, l’équipe du film était présente ce samedi au cinéma Pathé de Dijon. J’aime Dijon a pu rencontrer les comédiens Vanessa Guide et Julien Arruti, et interviewer le réalisateur du film, Tarek Boudali.
Réalisateur, scénariste, acteur et cascadeur pour le film, Tarek Boudali est multifonction pour « 3 jours max ». Suite de « 30 jours max », la comédie garde l’humour « loonesque » du premier volet et reprend les codes du Blockbuster. L’ambition ? « Que le public en prenne plein les yeux et rigole tout autant ». Drôle, la Bande à Fifi passe aussi à l’action !
J’aime Dijon. « 3 jours max » est l’histoire d’un policier qui se donne les moyens de réussir par sa persévérance, sa vaillance et son courage. Est-ce finalement la morale du film ?
Tarek Boudali. Il faut aller au bout de ses rêves et se donner les moyens de les réaliser. C’est un peu à notre image, c’est notre vie aussi. Quand on était plus jeune, on n’était pas prédestiné à faire ce métier. On ne connaissait personne dans le milieu, mais on a tous persévéré. Aujourd’hui, grâce au public, on vit notre rêve en faisant du cinéma. C’est un peu la morale du film. Il faut y croire, être vaillant et ne pas lâcher l’affaire, et un jour ou l’autre tu y arriveras.
Le film emprunte les codes du Blockbuster. Comment as-tu appris à faire tes propres cascades ?
Il faut se préparer pour certaines cascades, mais ça ne s’apprend pas. Il faut l’avoir en soi ou non. J’aime l’adrénaline et les sensations fortes. Tom Cruise réalise ses propres cascades. Jean-Paul Belmondo lui-même les réalisait. Ça rajoute quelque chose. J’ai voulu faire pareil. Plus jeune, j’ai failli entrer dans une école de cascade, mais c’était payant (rires).
À l’époque où le numérique est fortement présent dans le cinéma, les cascades rajoutent un côté très artisanal.
C’est sympa de le noter ! Je voulais réaliser un film authentique. Je suis fan des gros Blockbusters mais à l’époque c’était plus cool : il y avait une âme et moins de fake. J’ai voulu retransmettre ça dans le film et les décors. On aurait pu tourner sur fond vert pour la partie au Mexique. Ça m’aurait facilité la tâche et ça aurait été moins cher. Mais non, je voulais vraiment avoir ce côté authentique. Ça passe par les décors et les cascades.
Les scènes aux Émirats sont bien réelles ?
Elles sont bien réelles ! Il n’y a que du vrai décors. Des gens pensaient aussi que la scène d’attaque du fourgon en France, au début du film, avait été faite sur fond vert. Pas du tout, tout est bien réel !
« 30 jours max » était une comédie « loonesque » très efficace. « 3 jours max » garde cette touche en se tournant vers le Blockbuster. Comment t’est venue l’idée d’explorer un autre genre pour cette suite ?
On essaie toujours de trouver des petits plus à nos films et de passer des « steps » pour surprendre le public. Ça passe soit par des histoires, soit par des gags, soit par la façon de fabriquer des films. Quand j’ai vu l’engouement qui s’était créé autour de « 30 jours max », malgré le contexte que l’on a connu, je me suis dit : « pourquoi pas faire une suite ». Surtout que j’aimais bien réaliser ce genre de film qui fait action et comédie. Et en plus de ça, j’aimais bien le rôle de Rayane : il est cool et attachant malgré le fait qu’il soit un peu gauche. J’ai réfléchi et je me suis dit pourquoi pas faire une sorte de parodie de « Mission Impossible » : on est des agents secrets et on part à travers le monde pour essayer de sauver ma grand-mère. J’ai trouvé ça vraiment très cool. Et au fur et à mesure, j’ai rajouté plein de références. Ça s’est fait très naturellement dans l’écriture. Plus j’écrivais, plus j’avais envie de rajouter des références, mais vraiment de manière naturelle.
Le film contient beaucoup de références et fait même un clin d’œil à l’univers du jeu vidéo avec « Tomb Raider » et « Uncharted ».
Clairement ! Pour la partie au Mexique, lorsque la styliste et cheffe costumière m’a demandé quelle tenue je voulais porter, je lui ai dit de prendre en référence le jeu « Uncharted ». Je porte un peu le même t-shirt à col tunisien que le protagoniste du jeu, Nathan Drake. C’est quand même une référence à « Tomb Raider », mais je voulais le côté un peu plus moderne et plus jeune. Donc il y avait un peu de « Uncharted ».
En France, on sait aussi faire des Blockbusters en gardant cette touche française de comédie.
J’aime que tu dises ça ! C’est ce que je dis plusieurs fois en promo ou en interview. En France, on peut tout faire. Dans tous les corps de métiers, on a des gens ultra-performants et ultra-talentueux. Mais je pense qu’en France, des fois, on est peut-être un peu trop timide, on manque d’ambition, sauf qu’en réalité on pourrait tout à fait faire des Blockbusters. Après, les gros talents partent à l’étranger. Je trouve ça un peu dommage car on n’a pas à rougir face aux Américains, ils ont juste plus de budget. Peut-être qu’ils ont aussi des acteurs et des actrices plus beaux (rires).
Tu tournes depuis plusieurs années dans des comédies. Est-ce que tu te vois comme d’autres acteurs qui ont commencé par la comédie, Alban Lenoir et Omar Sy, jouer dans d’autres genres ?
En tant que comédien, oui pourquoi pas. Quand tu es acteur, actrice, tu as envie de te mettre dans la peau de tellement de personnages. Ce serait une erreur de se limiter. Moi j’aime plus que tout faire rire les gens, donc je continuerais à le faire tant que je le pourrai. Mais à côté de cela, si on me propose des rôles un peu plus sérieux, que ce soit dans l’action, la dramaturgie, les thrillers… Si le projet me plaît, carrément.
L’humour alimente lui-même l’action et le côté Blockbuster du film.
Même si des grosses cascades sont tournées au premier degré, il fallait que cela se fasse au service de l’humour. Et que l’humour soit au service de la cascade. C’était les vases communicants. Mais c’était compliqué quand même dans l’écriture : je ne voulais pas que les gens viennent et se disent qu’il ne s’agit pas d’une comédie, mais d’un film d’action. J’avais envie qu’il y ait du spectaculaire dans le film mais c’était important de mettre la comédie au même niveau, pour que le public en prenne plein les yeux et rigole tout autant. Il fallait être malin dans l’écriture pour trouver avec ces grosses séquences de cascade, ce que l’on peut faire pour avoir un bon gag à la fin et faire marrer le public.
Retrouvez « 3 jours max » dans toutes les salles obscures dijonnaises à partir de ce mercredi 25 octobre.