Le drapeau français flotte à nouveau au fort de la Motte-Giron

Le 17 mars 2023, lors de la cérémonie de la remise des calots aux élèves de l’école de gendarmerie de Dijon-Longvic, le fort de la Motte-Giron retrouve son drapeau tricolore, 83 ans après son retrait.

Ce vendredi 17 mars s’est tenue dans la cour du fort de la Motte-Giron la cérémonie de remise des calots à la 45ème promotion d’élèves de l’école de gendarmerie de Dijon-Longvic. C’est une centaine d’élèves qui ont atteint la première étape de leur formation, sous le lever du drapeau français et sous l’oeil attentif de quelques élus dont Jean-Philippe Morel, adjoint au maire de Dijon et délégué en charge des anciens combattants, du devoir de mémoire, de l’engagement citoyen et de la défense nationale.

La remise du calot d'un élève de l'école de Gendarmerie de Dijon, au Fort de la Motte-Giron le 17 mars
La remise du calot à un élève de l’école de gendarmerie de Dijon, au Fort de la Motte-Giron le 17 mars.

Cependant, cette cérémonie était aussi l’occasion de réinstaller le drapeau tricolore sur son mât, installé au dessus du bâtiment, 83 ans après son retrait. Explications.

Le fort de la Motte-Giron, son histoire

Au milieu du 19ème siècle, la ville de Dijon considérée comme stratégiquement vitale est située à la croisée des chemins de routes ou des chemins de fer. Les combats et l’occupation de la ville par les Prussiens entre 1870 et 1871 confirment l’importance que l’ennemi pouvait accorder à Dijon.

C’est en 1874 que le général du génie Seré de Rivières, créateur de l’architecture défensive polygonale, décide de faire construire autour de Dijon 8 fortifications principales, dont celui de la Motte-Giron.

Cependant, ce fort n’aura jamais connu les combats. Durant la Première Guerre mondiale, il a servi de dépôt et de centre d’entraînement puis de prison pour les soldats allemands. « C’est un fort militaire mais qui n’a jamais connu l’épreuve du feu », ironise Jean-Philippe Morel.

En 1940, la fort de la Motte-Giron tombe entre les mains de l’Allemagne. À ce moment là, cet édifice militaire est donc privé de son drapeau. Depuis la Libération, aucun drapeau ne flottait au fort.

En 1954, une loi déclasse définitivement ce type de construction de défense. Depuis 2004, différentes associations se relaient en permanence pour restaurer et pour mettre en valeur l’architecture du fort. Il est inscrit au titre des monuments historiques le 5 mai 2006.

Remettre le drapeau à sa place, un acte symbolique.

Il aura fallu entendre 83 ans pour que le Fort de la Motte-Giron voit de nouveau son drapeau français flotter sur son mât au dessus de lui.

Au milieu avec l'écharpe de Maire, Jean-Philippe Morel, adjoint au maire de Dijon. Il était présent lors de la remise des calots au Fort de la Motte-Giron le 17 mars
Jean-Philippe Morel, adjoint au maire de Dijon et délégué en charge des anciens combattants, du devoir de mémoire, de l’engagement citoyen et de la défense nationale.

Un acte symbolique, à bien des égards. « C’est une double cérémonie » explique ajoute l’adjoint au maire. « Tout d’abord, c’est un moment important pour les élèves de l’école de Gendarmerie de Dijon-Longvic. Et puis aussi parce que le drapeau français y retrouve sa place. En effet, le dernier drapeau brandi sur le fort était celui des nazis »

« Nous voulons que les Dijonnais intègrent davantage leur patrimoine militaire » – Jean-Philippe Morel, adjoint au maire de Dijon.

L’élu est ambitieux concernant ce fort. En effet, ce lieu appartenant à la ville depuis 2002 n’étant ouvert au public que lors des Journées Européennes du Patrimoine, Jean-Philippe Morel espère le rendre plus souvent accessible, « bien qu’il faille déployer un dispositif de sécurité« .

Crédit photo : Déböna Bélé/J’aime Dijon