Dans le cadre du renouvellement de sa flotte véhiculaire lourde, Dijon Métropole a dévoilé sa première benne à ordures ménagères fonctionnant à l’hydrogène, ce jeudi 14 décembre.
François Rebsamen, maire de Dijon et président de Dijon Métropole, est catégorique : « nous sommes face à une mutation que nous n’imaginons même pas ». Faut-il dire que l’accord adopté à l’unanimité lors de la COP 28 de Dubaï, ce mercredi, pour sortir la transition des énergies fossiles a eu un retentissement jusqu’à Dijon. La présentation de la première benne à hydrogène issue de la nouvelle flotte véhiculaire lourde de Dijon Métropole confirme deux constats réalisés la veille lors de la COP régionale de Bourgogne-Franche-Comté : la transition écologique ne peut se faire sans les collectivités locales et la capitale ducale est en avance en la matière (suivre notre lien).
Dijon Métropole, pionnière de la transition écologique
Dans la continuité du projet RESPONSE d’autoconsommation électrique à Fontaine d’Ouche, Dijon Métropole se construit progressivement un écosystème vert lui permettant de devenir autonome sur le plan énergétique. La Métropole dispose d’un centre triant les ordures de 92% de la population du département de Côte-d’Or ainsi que d’une unité de valorisation énergétique permettant de créer, grâce à son turbo-alternateur, de l’énergie renouvelable à partir de l’incinération de déchets.
« Dijon métropole est un acteur de la souveraineté énergique territoriale », François Rebsamen, maire de dijon et president de dijon métropole
Pour confirmer cette stratégie d’autonomie énergétique, Dijon Métropole a prévu un plan hydrogène vert en circuit court intégrant la construction de deux stations de production de l’énergie et le renouvellement de sa flotte véhiculaire lourde, c’est-à-dire les bennes à ordure et les bus. L’ambition ? Anticiper la mutation et se rapprocher de l’objectif de neutralité carbone non pas d’ici 2050, mais d’ici 2030, conformément à un engagement européen pris par la Métropole au sein de la mission 100 villes neutres et intelligentes pour le climat. « Le fonctionnement d’une benne roulant à l’hydrogène équivaut à dix trajets Dijon-New York en avion pour une famille de quatre personnes« , a rappelé Delphine Perrot, directrice générale de DIEZE, une filiale de Suez chargée de la gestion des déchets de Dijon Métropole.
La première station de production d’hydrogène vert devrait être opérationnelle en janvier 2024. Elle sera complétée en 2025 par une autre station afin de suivre le rythme du renouvellement de la flotte de véhicules lourds métropolitains. Car si le calendrier prévoit la mise en service de quatre premières bennes à ordures ménagères et de 16 bus en 2024, d’autres véhicules suivront afin de poursuivre la décarbonation locale. Jean-Patrick Masson, vice-président de Dijon Métropole délégué à l’énergie, a annoncé la mise en circulation de huit bennes et de 26 bus en 2026.
La benne à hydrogène : 250 km d’autonomie et rechargeable en six minutes
Pour la commande de ses quatre premières bennes à hydrogène, Dijon Métropole a fait confiance à E-Trucks Europe, située en Belgique. Si 35 véhicules à hydrogène E-Trucks sont aujourd’hui en circulation en Europe, la benne présentée ce jeudi est le premier en France. Michel Albrand, dirigeant de la société, a annoncé, pour ce véhicule lourd, une autonomie de 250 km et une durée de recharge en hydrogène de six minutes. Des caractéristiques qui ont de quoi faire de l’hydrogène, une filière complémentaire à l’énergie électrique . « L’hydrogène sera indispensable car tout ne pourra pas fonctionner à l’électrique, a déclaré François Rebsamen. Encore faut-il avoir la capacité d’alimenter les véhicules en électricité ». L’hydrogène sera une brique importante de la transition, a ajouté Adrienne Krzakala, directrice régionale de l’ADEME Bourgogne-Franche-Comté, l’agence de la transition écologique. Il se stocke et se transporte assez facilement« .