Dans ce numéro inédit, diffusé ce soir à 21:05 sur France 3, Carole Gaessler nous emmène à Dijon, la capitale de la Bourgogne qui abrite un très riche patrimoine. Elle nous invite au château du comte Roger Bussy-Rabutin dont l’histoire pourrait inspirer un roman.
Article mis à jour (ajout du lien replay de l’émission en fin d’article)
La Bourgogne, terre d’histoire
La Bourgogne compte plus de 300 châteaux forts, qui lui ont permis de rester l’un des duchés les plus influents de France pendant près de deux siècles. Au château de Semur-en-Auxois, le dendrochronologue Christophe Perrault analyse la charpente médiévale du donjon, conservée dans son état d’origine. Elle aurait été édifiée quelques décennies seulement après celle de Notre-Dame de Paris, aujourd’hui disparue dans les flammes. Il est donc urgent de la documenter.
L’ordre monastique de Cluny, né sur les terres de Bourgogne au Xe siècle, fait rayonner la région dans toute l’Europe pendant plus de deux cents ans. Les abbés clunisiens deviennent alors les maîtres de l’art roman. L’architecte des monuments historiques Frédéric Didier a restauré près de 80 églises romanes du sud de la Bourgogne. Parmi elles, un trésor : la basilique de Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay. Ici, il a fait appel à une technologie révolutionnaire pour restaurer les sculptures : la greffe numérique. Après six ans de travaux, il partage avec nous son émotion lorsque se révèle la façade.
En réponse au luxe ostentatoire des Clunisiens, l’ordre des Cisterciens est fondé en Bourgogne, à Cîteaux. Il prône un retour à l’ascétisme, la rigueur, le travail manuel. L’abbaye de Cîteaux abrite aujourd’hui une communauté de quinze moines. Nous sommes exceptionnellement conviés à partager leur quotidien. Ils nous ouvrent les portes du chapitre, leur assemblée quotidienne strictement confidentielle.
La famille de Matthieu Pinette est propriétaire du château de Germolles depuis quatre générations. Nous découvrons comment Marguerite de Flandres a transformé l’ancien château-fort, offert par son mari le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, en véritable résidence princière, dont l’architecture annonce la grande révolution de la Renaissance.
Le château d’Ancy-le-Franc, fleuron de la Renaissance, abrite l’un des plus vastes et des plus beaux ensembles de peintures murales des XVIe et XVIIe siècles – dont un chef-d’œuvre, de 33 mètres de long, réalisée par des artistes de l’école de Fontainebleau.
L’architecte paysagiste Laure Quoniam s’est inspirée des peintures murales de la Chambre aux fleurs pour dessiner les parterres du jardin, qu’elle a entièrement restaurés. La tulipe, l’anémone et les deux roses monumentales sont composées de milliers de plants d’œillets et de pétunias.
Un film de Nathalie Laville et Corentin Robert.
Produit par Tournez S’il Vous Plaît et France Télévisions, avec la participation du CNC.
Les richesses de la terre de Bourgogne
Du sud au nord de la Bourgogne, des terroirs et des savoir-faire se sont transmis et perdurent aujourd’hui grâce à des femmes et des hommes de passion.
Au sud-est de la région, sur les rives du canal du Centre riches en argile, la vallée de la céramique voit le jour au XIXe s. et prospère durant plus d’un siècle. Corinne Jourdain Gros, une ancienne publicitaire, a décidé il y a six ans de changer de vie et de reprendre la manufacture de Digoin, alors moribonde, afin de sauver ce patrimoine vivant unique. Aujourd’hui, ses céramiques, inspirées d’anciens modèles, se vendent dans le monde entier.
Plus au sud, le pays Charollais-Brionnais, réputé pour la qualité de ses pâturages, est le berceau d’une tradition d’élevage : l’embouche, l’art de l’engraissement des bovins charolais. Florence Nautlin a repris il y a quelques années la ferme familiale. Son troupeau rassemble plus de 200 bêtes qu’elle élève toujours selon cette tradition. Ces paysages et ce savoir-faire agricole pourraient, dans les années à venir, être inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Plus à l’est, au sud de Beaune, Anaïs Laborde aide des vignerons de la côte chalonnaise à valoriser leur production. Elle nous fait découvrir le riche patrimoine de ces collines qui dominent la vallée de la Saône. À Bouzeron, Pierre de Benoist se bat pour mettre en valeur un cépage centenaire de grande qualité qui a bien failli disparaître lors de la crise du Phylloxera en 1875 : l’aligoté doré.
Au nord, dans le Morvan, à Saulieu, le chef étoilé Bernard Loiseau a révolutionné la gastronomie dans les années 1990 avec une cuisine plus simple, plus légère. Depuis sa disparition en 2003, son épouse continue de faire vivre sa mémoire, aux côtés de son second, Patrick Bertron. Celui-ci a repris les rênes du restaurant et continue de sublimer les produits et les richesses de la terre de Bourgogne.
Un film de Jacques Plaisant et Corentin Robert.
Produit par Tournez S’il Vous Plaît et France Télévisions, avec la participation du CNC.
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