Toc toc, qui va là ? L’expansion industrielle dijonnaise

(merci à DijonAvant.com pour la photo « L’atelier de machines outils à l’école Saint-Joseph »)

De tout temps Dijon a su s’étendre, s’adapter, se modifier, diversifier ses activités et même renaître de ses cendres (au sens propre comme au figuré) à certains moments marquants de son histoire. L’expansion industrielle de la fin du 19ème siècle illustre parfaitement la volonté farouche de Dijon de vivre dans l’air du temps voire de se montrer avant-gardiste et faire office de modèle.

Plusieurs événements notables ont permis l’essor industriel dijonnais. En effet en 1833, le canal de Bourgogne est enfin finalisé. En 1840 c’est au tour du réseau d’alimentation en eau proposée par Henri Darcy de devenir fonctionnel. L’arrivée du chemin de fer à Dijon reliant Paris-Dijon-Lyon et Marseille (PLM) en 1850 marque le point de départ du développement industriel et urbain de la ville.

L’industrialisation du territoire et le rayonnement économique de la ville deviennent attrayants pour les populations voisines. L’exode rural et l’annexion de l’Alsace-Lorraine par l’Allemagne en 1870 permettent à la ville d’accueillir un grand nombre de nouveaux habitants. La ville voit sa population plus que doubler en seulement 50 ans (de 30 000 à 70 000 résidents)

Certaines entreprises ont su vaillamment résister aux affres du temps et de l’histoire, à l’image de la célèbre fabrique de pain d’épices Mulot et Petitjean qui tient une place centrale dans le patrimoine dijonnais faisant toujours, à ce jour, la fierté des Dijonnais.

A l’instar de Mulot et Petitjean, Amora jouit toujours d’une grande renommée, initialement présente au cœur de Dijon puis en périphérie (Chevigny-Saint-Sauveur) depuis 1919.

L’entreprise Lejay Lagoutte a été reconnue « entreprise du patrimoine vivant » qui met en lumière l’excellence des savoir-faire français. Le liquoriste Auguste-Denis Lagoutte a créé sa célèbre crème de cassis en 1841.

Si l’industrie pharmaceutique avec les laboratoires Fournier ou Monot a su tirer son épingle du jeu, d’autres entreprises, moins chanceuses, n’ont pas résisté au temps et aux bouleversements de l’histoire, ne laissant pour preuve de leur existence que des souvenirs nostalgiques dans le cœur des Dijonnais et quelques vestiges du passé encore visibles sur les façades de la ville.

Il en est ainsi de la biscuiterie Pernot qui aura pignon sur rue jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale et dont les locaux sont devenus des lieux d’habitation ou les établissements Terrot qui ont connu un essor particulièrement important en s’imposant comme l’une des plus grandes usines productrices de motos et dont il ne reste plus que la façade puisqu’ils sont en pleine restructuration urbaine.

On peut également mentionner l’usine Belorgey qui a fabriqué des chaussures jusqu’en 1981 avant de céder sa place au Consortium, lieu d’exposition et de culture, la Manufacture des Tabacs démolie en 1976 et remplacée par différentes administrations ou la chocolaterie Lanvin fondée en 1921, vendue en 1980 puis revendue et qui a gardé sa fonction jusqu’à très récemment.

Citez à un dijonnais des noms tels que Pétolat ou Wormser et il évoquera alors la construction mécanique et les machines-outils.

Demandez-lui ce qu’est une Choillot et il fera immédiatement référence à la remorque pour laquelle le nom de l’entreprise est devenu le nom de l’objet. Pour terminer sur une note optimiste, on notera que l’entreprise tient le coup depuis 80 ans !