RR Crypto est dans la tourmente : cette association basée à Longvic proposait depuis 2019 des services de gestion de cryptomonnaies. Problème : l’argent des 1500 investisseurs a disparu.
(modifications du 24 juin à 17h05 : voir fin de l’article)
Les investisseurs amateurs de cryptomonnaies ont reçu le 20 juin dernier un email de Vincent Ropiot. Mauvaise nouvelle : le créateur de RR Crypto annonce la perte de l’intégralité de leur capital. Une somme totale allant de 40 à 60 millions d’euros. Néanmoins, aucun montant n’a pas pu être confirmé.
Tout semblait pourtant rassurant
En février 2021, Vincent Ropiot accordait une interview à nos confrères de Dijon l’Hebdo. Le fondateur de RR Crypto évoquait le nombre de 1500 investisseurs et assurait avoir entamé des démarches auprès de l’Autorité des Marchés Financiers dans le but d’obtenir le statut de prestataire de services sur actifs numériques (PSAN). En effet, ce statut est indispensable pour toute entreprise proposant des services de gestion de cryptomonnaies. Pourtant, d’après BFMTV, RR Crypto ne dispose pas de ce statut.
Autre info qui était censée rassurer les investisseurs : RR Crypto affirmait être partenaire de l’Association pour le Développement des Actifs Numériques (ADAN), créée par des acteurs réputés désirant faire la promotion des technologies liées aux cryptomonnaies.
Tout semblait bien parti pour cette structure en plein essor qui assurait un rendement de 10% par mois.
Et pourtant, entre 40 et 60 millions d’euros ont bel et bien disparu.
Le dirigeant de RR Crypto tente de s’expliquer. D’après Vincent Ropiot, Binance (la plus grande plateforme d’échange de cryptomonnaies au monde, concurrent de Coinbase) aurait “réinitialisé” le portefeuille numérique de RR Crypto. Seulement, Binance a été clair : dans un communiqué transmis à l’AFP, elle affirme que « RR Crypto ne détient aucun compte d’entreprise avec Binance. Binance n’a pas de processus pour ‘réinitialiser’ les fonds enregistrés ».
Pour l’heure, il est impossible de savoir si les fonds ont été déposés chez Binance sous un autre nom ou si ce portefeuille était totalement fictif.
Une affaire qui survient dans un contexte de chute des cours des cryptomonnaies.
En effet, le bitcoin est passé mardi 22 juin 2021 sous la barre des 30 000 dollars, pour la première fois depuis la fin de janvier 2021. Le Bitcoin avait atteint un plus-haut historique de 64 870 dollars à la mi-avril de la même année.
Dans ce contexte, certains spécialistes suspectent l’implication du dirigeant ou de la structure dans une pyramide de Ponzi. Ce système consiste à rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants. Vous l’aurez compris : tout s’écroute quand les sommes procurées par les nouveaux entrants ne suffisent plus à couvrir les rémunérations des clients… ou quand les nouveaux entrants récupèrent tous en même temps leur argent.
2000 victimes seraient recensées
Les victimes souhaitent se rassembler en association pour déposer une plainte collective. Une enquête a été ouverte le 22 juin par le parquet de Paris pour « vol en bande organisée, atteintes à un système de traitement automatisé de données et blanchiment en bande organisée ».
Vincent Ropiot indique avoir lui aussi porté plainte le 17 juin. Il insiste sur le fait qu’il est seul responsable de la situation.
Une affaire qui alimente les craintes
Cette affaire alimente les craintes que certaines personnes, peut-être vous, peuvent avoir à l’égard de la cryptomonnaie. Spéculer sur la cryptomonnaie, comme toute activité boursière, est très risquée et cela s’adresse aux personnes averties. Il est vrai que beaucoup de personnes se sont enrichies en plaçant de l’argent sur des valeurs cryptomonnaies… mais beaucoup en ont aussi perdu.
Vincent Ropiot, à la tête de plusieurs entreprises
D’après le site des greffiers des tribunaux de commerce Infogreffe.fr, Vincent Ropiot dirige plusieurs sociétés, à savoir, entre autre :
– « Ropiot Holding », créée le 23 mars 2021, il en est le président
– « RR Immo » créée le 9 avril 2021, il en est l’un des directeurs généraux,
– « Du vin et du gout », créée le 31 mai 2021, il est l’un des gérants.
Le Bien Public a couvert l’affaire
Nos confrères du Bien Public ont largement couvert cette affaire dans différents articles. Tous les détails sont à retrouver directement en ligne :