John Barker : « Je souhaite créer une OIV plus collégiale »

John Barker : "Je souhaite créer une OIV plus collégiale"

Alors que Dijon s’apprête à accueillir le 45e congrès mondial de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) la semaine prochaine, nos confrères du magazine Décideur ont pu s’entretenir avec John Barker, le nouveau directeur général de « l’ONU du vin ».

Décideur. Pour nous, Bourguignons-Franc- Comtois, le choix du nouveau siège de l’OIV à l’Hôtel Bouchu d’Esterno de Dijon est tout un symbole. Que représente cette ville et cette région pour vous ?

John Barker. Je pense que c’est formidable pour l’OIV d’avoir son nouveau siège à Dijon, car nous sommes dans une ville très accueillante et dans un bâtiment magnifique, l’Hôtel Bouchu d’Esterno. Nous sommes également au cœur des vignobles de Bourgogne, mondialement connus, qui sont un parfait exemple de l’importance du terroir et de sa compréhension. De nombreux travaux sur le développement durable sont menés ici, donc l’ensemble de cet environnement nous parle beaucoup. Je tiens à remercier la métropole, la ville de Dijon et son maire, François Rebsamen, pour leur soutien à l’OIV. Ils ont accompli un travail immense pour revitaliser ce patrimoine viticole. Personnellement, je suis aussi attaché à cette région, ayant passé plusieurs mois à Dijon il y a 20 ans en tant que chercheur. Je dois dire que je suis impressionné par les transformations réalisées à Dijon. La ville est encore plus belle.

Nous venons de visiter vos nouveaux locaux, votre nouveau bureau. Que pensez-vous de l’Hôtel Bouchu d’Esterno ?

Comme vous avez pu le constater, c’est un bâtiment magnifique. Sa restauration est symbolique de la restructuration du secteur du vin. Il a une histoire incroyable. J’ai hâte de m’y installer.

Lors de votre prise de fonction en tant que directeur général de l’OIV le 9 juin 2023, vous avez déclaré : « Le centenaire de l’OIV constitue une opportunité de célébrer un siècle d’accomplissements ». Qu’attendez-vous de cette grande célébration de la vigne et du vin ?

Il y aura plusieurs volets à cette célébration. Nous aurons d’abord la première conférence ministérielle organisée par la France, avec les ministres de l’agriculture des pays membres. C’est important pour nous car cela renforcera la visibilité de l’OIV, de Dijon et du secteur vitivinicole. Ensuite, il y aura un congrès scientifique très important, où des experts et des représentants des 50 pays membres de l’OIV se réuniront pour partager leurs connaissances. C’est l’une de nos priorités.

Je dois dire que je suis impressionné par les transformations réalisées à Dijon. – John Barker

Quelles seront vos autres priorités durant votre mandat ?

Il s’agit avant tout de s’assurer que nous avons la bonne position pour affronter l’avenir. Notre secteur est très dynamique, et nous devons être prêts à relever les défis qui se présentent à nous. Parmi ces priorités figurent évidemment le changement climatique et le développement durable, qui jouent un rôle majeur, ainsi que les questions sociétales liées au vin. L’un de mes plus grands souhaits est de créer une OIV plus collégiale.

Fin 2023, nous apprenions le décès de Pau Roca, votre prédécesseur. Que vous a-t-il transmis ?

Il est essentiel de reconnaître l’œuvre de Pau. Il s’est beaucoup impliqué dans le choix de Dijon pour abriter le siège. Pau était un grand innovateur, et c’est un honneur de lui succéder. Il a beaucoup fait pour moderniser notre organisation. La Ville de Dijon va d’ailleurs lui rendre hommage en créant un clos à son nom. Ce clos sera situé rue de la Croix des Valendons, à l’angle de la rue René Cassin, l’un des fondateurs de l’Europe et des Nations Unies, et de la rue Henri Dunant, le fondateur de la Croix-Rouge. C’est donc un lieu déjà fortement marqué par l’international.

Vous êtes le premier directeur issu de l’hémisphère sud, un signal important pour l’organisation. Qu’est-ce que cela va changer selon vous ?

Peu de choses dans l’immédiat. Le changement s’opère plutôt au long cours. Cette ouverture du secteur vitivinicole au monde entier en est une preuve. Ce que je peux apporter à l’organisation, et ce sur quoi je souhaite vraiment me concentrer, c’est l’idée que, nous avons toujours beaucoup d’intérêts communs, où que nous nous trouvions dans le monde. Et l’OIV doit être le lieu où nous nous réunissons autour de ces intérêts partagés.

Retrouvez la suite de l’entretien sur le site du magazine Décideur… (suivre le lien).

Crédits photos : Jonas Jacquel / Décideur