« Sans les femmes, le monde s’arrête »: associations et militantes appellent lundi à une « grève féministe » et des manifestations dans toute la France à l’occasion du 8 mars pour dénoncer les injustices subies par les femmes, accentuées par la crise sanitaire.
Pour la Journée internationale des droits des femmes, 37 organisations syndicales, féministes et politiques ont lancé un mouvement unitaire pour « mettre fin aux discriminations et aux violences sexistes et sexuelles » subies par celles qu’elles ont rebaptisées les « premières de corvées ».
« Le 8 mars, nous serons en grève avec les femmes du monde entier pour refuser toutes et tous ensemble de payer le prix de la crise avec notre travail, notre salaire, notre corps », ont dit lundi ces organisations dont la FSU, la CGT, Solidaires, Osez le féminisme, Les Effronté-e-s, le Planning familial, l’Unef ou le Collectif national pour les droits des femmes.
Plusieurs rassemblements seront organisés dans toute la France pour dénoncer la persistance des écarts de salaire, les conséquences psychologiques du confinement, la hausse des violences intrafamiliales et la mise en lumière des métiers à prédominance féminine.
A Dijon, le syndicat CGT 21 appelle les sages-femmes de Côte d’Or à une nouvelle manifestation ce lundi 8 mars pour demander notamment une revalorisation salariale et des créations de postes. Rendez-vous fixé à 14 heures devant la préfecture de Dijon.
« L’épidémie a mis en lumière que les femmes étaient au front, à travers différentes professions et aussi à la maison », estime Mireille Stivala de la CGT Santé et action sociale.
Dans un rare communiqué commun, sept grandes organisations syndicales ont réclamé l’ouverture de négociations pour « revaloriser les salaires des métiers à prédominance féminine ». – « Héroïnes du quotidien » – Infirmières, aides-soignantes, aides à domicile, caissières, aides ménagères, garde d’enfants… Si les femmes représentent 70% des personnes en première ligne pendant la crise sanitaire, elles ne sont que 24% parmi les décideurs chargés d’en organiser les réponses, rappelle un sondage commandé par l’association Focus 30, citant des chiffres de l’ONG Care International. En outre, selon cette enquête, plus d’une femme sur cinq (22%) a « souffert de stress émotionnel ou de problèmes psychologiques » depuis la crise, contre 14% des hommes. Les femmes ont « tendance à davantage se saisir de l’opportunité du télétravail, comme ça elles n’ont pas à prendre quelqu’un pour garder les enfants après l’école, ça fait une économie. Mais cela peut poser un risque pour l’évaluation professionnelle ou les perspectives de promotion », explique à l’AFP Marie Mercat-Bruns, professeure de droit à Sciences Po Paris et chercheuse sur les questions de discrimination et de genre.
Symboliquement, les militantes appellent les femmes à s’arrêter lundi à 15h40, heure théorique où elles cessent d’être rémunérées compte tenu de l’écart de salaires avec les hommes (environ 25%).
L’émission de France 3 Bourgogne-Franche-Comté « Ensemble c’est mieux » se mobilise autour de la question de l’égalité homme/femme au travail.
Pascal Gervaize présentera comme à son habitude la matinale et mettra à l’honneur :
– Marine Lorphelin, ex Miss France aujourd’hui médecin, à l’occasion de la sortie de son livre « Tout savoir sur les études de médecine », co-écrit avec un dijonnais, le Dr Nicolas Evrard
– Marie Simon, championne du monde des arts sucrés, installée à Beaune en Côte-d’Or
– Sandra Deléglise pour le collectif « Les supers Nanas », une association de Bourgogne-Franche-Comté sur le droit des femmes
Il y a aura aussi le portrait d’une logisticienne et la présentation d’une association qui s’engage auprès des femmes enceintes et précaires.
Rendez-vous sur France 3 Bourgogne Franche-Comté ce lundi à partir de 10 heures 45.