Voilà près de quinze ans que Patrick Jacquier veille au bon fonctionnement de l’hôtellerie et de la restauration du département. Cette année, le président de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie de Côte-d’Or (UMIH 21) passe le flambeau et laisse sa place à une coprésidence composée de Lionnel Petitcolas et Christophe Lemesnil, nouvellement élus ce lundi 29 avril.
« L’ambition de cette coprésidence, c’est avant tout le choix d’une complémentarité des compétences », explique Lionnel Petitcolas (La Gentilhommière), élu coprésident de l’UMIH 21, aux côtés de Christophe Le Mesnil (Le Melkior & le Baltazar). Les deux hommes prennent la succession de Patrick Jacquier, qui, après 15 ans de bons et loyaux services, a décidé de ne pas se représenter pour un nouveau mandat.
La composition du nouveau bureau de l’UMIH 21
Coprésidents
- Lionnel Petitcolas
- Christophe Le Mesnil
Branche Cafés – Discothèques – monde de la nuit
- Président : Gilbert Febvay (Le Beverly)
- Vice-président : Fabrice Burdin (Cocktails Art Agency)
Branche Hôtels indépendants
- Président : Lionnel Petitcolas (La Gentillhomière)
- Vice-président : Philippe Gaillard (Hôtel Campanile, avenue Foch)
Branche Restaurants – Traiteurs
- Président : Stéphane Derbord (Comme à la maison)
- Vice-président : Ahlame Buisard (Relais de la Source)
Branche Hôtels de chaîne
- Président : Alexander Krips (Hôtel Mercure, Bd de la Marne)
- Vice-président : Médéric Fauchille (Hôtel Mercure, avenue Charles de Gaulle)
Président d’honneur
- Patrick Jacquier
Trésorière
- Clémence Carminati-Dufou (Café des Forges)
Secrétaire
- Christophe Gonnet (Restaurant le Riva)
« D’une ville de passage à une ville de destination »
Il y a quelques jours, nous avions pu nous entretenir avec Patrick Jacquier et Lionnel Petitcolas pour parler de l’évolution de Dijon en matière touristique. Entretien croisé…
J’aime Dijon. Dijon a bien changé depuis votre arrivée à la tête de l’UMIH. Comment caractériseriez-vous l’évolution de la ville en matière touristique ?
Patrick Jacquier. Je pense tout d’abord qu’il y a eu une belle évolution dans la promotion de la ville. Quand on voit par exemple que Dijon fait partie des « 100 villes à connaître et à visiter dans sa vie » selon le magazine Time, c’est quelque chose de magnifique. Les institutions de la région, du département et de la ville se sont rendu compte de sa notoriété grandissante et de son image. Nous sommes tous conscients que Dijon est une belle ville. Si nous prenons juste l’exemple des terrasses, elles ont largement contribué à l’accueil des touristes. D’une manière générale, je suis fier de notre ville et de ce qui a été fait pour accentuer sa notoriété.
Comment continuer d’accroitre cette notoriété ?
Lionnel Petitcolas. L’enjeu, à mon sens, c’est de faire de Dijon non plus une ville de passage, mais une ville de destination. Pour y parvenir, il est essentiel que nous disposions de pôles d’attractivité, à l’image de la Cité internationale de la gastronomie et du vin, du musée des Beaux-Arts, de l’embellissement et la piétonnisation du centre-ville.
Avec l’ouverture de plusieurs nouveaux établissements en 2023 et 2024, le parc hôtelier dijonnais comptera près de 5 000 chambres cette année. C’est un véritable atout pour en faire une capitale du tourisme et des congrès. Cependant, n’est-ce pas excessif pour une ville de taille intermédiaire comme Dijon ? N’y a-t-il pas un plafond de verre ?
P. J. Je pense que la volonté de la ville et de son maire est effectivement de proposer une offre qui dépasse peut-être aujourd’hui la demande. Il faut réussir à trouver un équilibre. L’offre a donc désormais besoin d’une nouvelle demande pour être complétée. Je pense cependant que les retards d’ouverture d’hôtels sont plutôt bien tombés, car s’ils avaient tous ouvert l’été dernier, cela aurait été sûrement trop tôt. La ville qui a le plus grand nombre de chambres au monde, c’est Miami. Il arrive pourtant que toutes les chambres soient complètes à certaines périodes sur un jour, deux jours, 30 jours… Ce qu’il ne faut pas, c’est qu’elles soient vides le reste de l’année.
L. P. La volonté des professionnels n’est pas forcément toujours la même que celle des pouvoirs publics. Nous considérons que l’ouverture des hôtels doit être plus progressive. Mais l’étalement involontaire de cette offre fait que la demande suivra par chance au même rythme.
Nous allons connaître une année riche en événements internationaux, à l’instar du Tour de France et du passage de la Flamme Olympique. Quel impact cela va avoir sur la ville de Dijon et sur la Côte-d’Or dans son ensemble ?
L. P. Le Jour J, nous serons effectivement prêts à accueillir tout ce flux. Mais je pense que le véritable bénéfice ne réside pas uniquement dans la journée elle-même : le vrai bénéfice, c’est toute la notoriété qui découlera du passage de ce genre d’événements. Le Tour de France, par exemple, représentera trois jours complets à travers la Côte-d’Or. C’est une publicité incroyable pour mettre en valeur notre patrimoine. Selon moi, l’investissement pour le Tour de France sera vraiment très rentable.
Qu’est ce qui manque encore à Dijon selon vous ?
L. P. C’est indéniable, nous manquons d’un aéroport. Nous sommes la seule capitale régionale qui en est dépourvue. C’est un facteur clé du succès d’une destination comme la Bourgogne, la Côte-d’Or et Dijon. Nous rencontrons également la même problématique avec l’arrêt de la ligne TGV Dijon-Roissy-Lille. Selon Patrick et moi, il serait intéressant d’organiser une concertation plus large avec les professionnels du tourisme de Bourgogne-Franche-Comté.
Comment voyez-vous Dijon d’ici une dizaine d’année ?
P. J. J’espère que dans dix ans, il y aura encore 5 000 chambres de plus. J’espère que la demande sera tellement forte que l’offre suivra. À l’inverse, j’espère que cela ne baissera pas. Plus il y aura de chambres, plus cela voudra dire que notre marché est intéressant. Je suis plutôt optimiste à cet égard.
Plus d’informations sur le site de l’UMIH 21 (suivre le lien).