Lors du conseil municipal du 19 juin, la ville de Dijon a annoncé vouloir reprendre la main sur le jardin des Maraîchers. Un terrain occupé par le collectif des Lentillères depuis 13 ans.
Les mille logements de l’éco-quartier des Maraîchers désormais sortis de terre, la ville de Dijon souhaite déjà s’attaquer à la deuxième phase de travail. Lors du conseil municipal du 19 juin, la ville annonce vouloir reprendre la majorité des parcelles du jardin des Maraîchers, actuellement occupée par le collectif autogéré du quartier libre des Lentillères, afin d’y construire 500 nouveaux logements le long du mail Capitaine-Guynemer ainsi qu’utiliser des terrains pour y développer l’agriculture urbaine.
Par cette ambition, la ville souhaite davantage impliquer les habitants aux stratégies de la ville, notamment en ce qui concerne la transition alimentaire. Plus qu’un simple projet d’aménagement de terrains, la ville de Dijon veut faire de ce lieu un espace culturel et solidaire pour sensibiliser la population à la préservation de l’environnement et en faire un terrain d’innovations. « Cela permettra de développer les expérimentations, les démonstrations et l’innovation en matière d’agriculture urbaine, de stimuler les réflexions citoyennes autour des enjeux du climat et de la biodiversité », pouvait-on lire sur le communiqué de presse de la ville.
Un projet contesté
Or, ce projet n’est pas du goût des défenseurs des Lentillères qui, en même temps que le conseil municipal à 16h, se sont rendus sur la place de la Libération pour manifester et exprimer leur mécontentement. En effet, le projet de la ville tendrait à diviser le terrain entre d’un côté, un lieu détenu par la ville, et de l’autre un lieu occupé par les Lentillères. Un projet que refusent les membres du quartier libre, soutenant l’indivisibilité du terrain.
Le maire de Dijon, François Rebsamen, affirme que la ville avait entrepris des discussions afin de trouver un terrain d’entente. En mars 2022, il avait lancé un appel à candidature pour que les parcelles soient utilisées légalement. Sans réponse ! « On ne reste pas sur un terrain d’innovations si c’est pour accueillir des anarchistes. Si c’est une zone maraîchère, la meilleure, comme ils le disent à tout le monde, elle est faite pour être cultivée, pas pour y être habitée », s’est-il exprimé ce lundi.