« Lapierre est dijonnaise », réaffirme son DG William Perrier

"Lapierre est dijonnais", réaffirme son DG William Perrier

Le 7 novembre dernier, à l’occasion de la soirée des champions, récompensant les athlètes Lapierre Cassandre Beaugrand (triathlon), Isabeau Courdurier (enduro), Jérôme Gilloux (VTT électrique) et Thomas Peyroton (cyclisme sur route), le Directeur Général William Perrier a annoncé vouloir préserver l’ancrage local de la marque dijonnaise de cycles. Entretien.

Véritable fleuron français qui place Dijon au cœur de l’univers cycliste depuis plus d’un demi-siècle, Lapierre présente de nombreuses ambitions. À travers la voix de son nouveau Directeur Général, William Perrier, la marque de cycles veut renforcer son identité bourguignonne en France et à l’international ; poursuivre ses collaborations, notamment avec les athlètes de haut niveau, pour innover et développer les meilleurs vélos ; et rester un acteur à part entière de la promotion du sport auprès des publics, dont les plus jeunes.

J’aime Dijon. Quelle est votre ambition pour la marque Lapierre ?

William Perrier. Lapierre est la pépite de notre groupe ! C’est une entreprise, avec son côté familial, très importante en France, et qui fait partie du top 5 des marques en chiffres d’affaires et distributions, avec plus de 500 revendeurs. Ma volonté est de continuer à ancrer la marque sur le territoire, mais aussi de promouvoir notre savoir-faire. Je m’attache à ce qu’il soit toujours labellisé « 100 % Côte-d’Or ». Je trouve qu’on a souvent été timide sur le fait de dire que Lapierre est une marque dijonnaise, bourguignonne et aussi et surtout, française. Ici, on a une unité d’assemblage où on assemble tous les vélos haut de gamme non électriques, soit 20.000 à 25.000. Notre ambition, c’est aussi de développer la marque à l’international, avec la force de frappe d’Accell, (groupe néerlandais propriétaire de Lapierre, ndlr) par la distribution, le sponsoring et la visibilité. On a quitté le peloton professionnel sur route masculin l’année dernière et on vient d’annoncer la fin de notre partenariat avec l’équipe FDJ-Suez, le pendant féminin. On travaille d’arrache-pied pour être de retour dès le 1er janvier 2025 sur les circuits masculin et féminin, et on communiquera à la fin de l’année quand les choses seront actées. On a aussi ces velléités de continuer les partenariats en place avec les équipes de cross country et d’enduro. Que ce soit aux JO ou dans les compétitions internationales, les athlètes Lapierre, dont la première championne du monde d’enduro Isabeau Courdurier, participent à la visibilité de la marque.

Comment les sportifs de haut niveau travaillent avec vous ?

Ce qui est bien avec les sportifs de haut niveau, c’est qu’ils sont très exigeants. Souvent, ils demandent des innovations deux ou trois ans avant la tendance du marché. Notre partenariat avec la FDJ nous a clairement aidés à développer nos produits route, et notamment l’Aerostorm qui a été champion du monde et olympique avec Grace Brown. Le Xielus,  notre vélo de route phare, et l’Aircode, notre version aéro, ont été développés avec les athlètes. Le GLP l’a été aussi avec le champion du monde d’enduro Jérôme Gilloux qui est un fin technicien, avec qui on est en perpétuel échange. Il intégrera notre équipe de test terrain. Avec Cassandre Beaugrand, championne du monde et olympique de triathlon, on est allé dans des tunnels en Angleterre pour étudier l’aérodynamisme et s’assurer que le vélo corresponde à ses attentes. Les athlètes ont une valeur ajoutée très importante qui permet de faire évoluer la marquer et de faire monter en compétence nos équipes.

Vélos : "Lapierre est dijonnais", réaffirme son DG William Perrier
©Lapierre

Quelle est la plus-value de votre collaboration 100 % française avec Alpine ? 

Associer une marque de vélo et une marque automobile peut paraître osé, mais c’est un mariage qui a plutôt bien fonctionné et qui a permis à Lapierre d’évoluer et de sortir des sentiers battus. Ensemble, on a travaillé avec des artistes utilisant l’intelligence artificielle pour développer des nouveaux designs et on a lancé deux collections de vélo. Cela nous a aussi donné l’opportunité de trouver un nouveau public qu’on n’aurait pas touché autrement. En parallèle du lancement de l’Alpine 110 R, 80 % des exemplaires de l’Aircode en édition limitée ont été vendus aux propriétaires qui voulaient assortir le vélo à leur voiture. Ce partenariat sera poursuivi l’année prochaine.

« La première valeur ajoutée du vélo Lapierre est qu’il est pensé, designé et, pour certains modèles, assemblé à Dijon et en France« 

William Perrier, Directeur Général de Lapierre

Quelles sont les forces du vélo Lapierre ? 

La première valeur ajoutée du vélo Lapierre est qu’il est pensé, designé et, pour certains modèles, assemblé à Dijon et en France. Le deuxième point important est que notre ADN est basé sur le développement, le sport et la performance. On a toujours été avant-gardiste dans nos choix de développement et l’innovation. Par exemple, le GLP : le concept de ce vélo d’enduro électrique est la centralisation des masses, ce qui lui permet d’offrir des sensations de pilotage qui se rapprochent d’un vélo non électrique. On est les seuls à le proposer sur le marché… Ce vélo est notre bijou dans la gamme ! Je pense aussi à la technologie 3D Tubular, apparue sur les vélos de route au cours des années 2010, qui permet de rajouter du confort technique et de différencier esthétiquement nos modèles par rapport à ceux de la concurrence. En 2019, en avance du marché, on a sorti un vélo à assistance électrique légère… Aujourd’hui, on est en plein dans le cœur de cette tendance ! Enfin, Lapierre fait partie du paysage de l’industrie française, en tant qu’assembleur de vélo, mais aussi en tant que marque. La plupart des consommateurs connaissent l’entreprise et ont déjà roulé sur l’un de ses modèles, moi compris durant ma carrière de cycliste. En France, Lapierre fait partie de notre identité ! 

Vous meniez une carrière de cycliste de haut niveau !

J’ai couru en première catégorie pendant une dizaine d’années. Depuis quelques jours, je fais le parallèle avec ma nouvelle fonction. Au moment de ma nomination, un journaliste m’a fait remarquer que « 34 ans c’est quand même jeune pour prendre la tête d’une entreprise de la sorte ». Ce n’est pas une question d’âge, mais d’expertise, de connaissance, d’attitude et d’engagement. Quand on est sportif de haut niveau, on se remet quotidiennement en question, on adapte nos entrainements et nos stratégies ; on a des victoires et des défaites, mais on continue d’avancer. Cette résilience colle parfaitement au rôle de chef d’entreprise. J’utilise mes dix années de haut niveau pour les appliquer à mon quotidien d’aujourd’hui.

Quelle est l’origine de votre passion pour le vélo ? 

Je viens d’une famille d’agriculteurs en Corrèze ou la passion première était le travail. Je garde des premiers souvenirs de ma grand-mère qui avait une assiette accrochée au mur avec Raymond Poulidor, originaire du Limousin, dessus. Une de ses filles, qui est la mère de Mathieu Van der Poel, allait au collège avec ma mère à Brive-la-Gaillarde. Je pense que c’est né là ! Ensuite, j’ai fait naitre la passion auprès de mon père et de mon oncle. J’ai deux enfants en bas âge qui font déjà du vélo. Très jeune, je voulais gagner le Tour de France. Je ne le gagnerai plus ; mais en temps que patron de la marque Lapierre, je contribuerai au fait que Lapierre soit sur le Tour. Et si on est de retour, peut-être que Lapierre le gagnera ?

Une collaboration 100 % française avec les meilleurs athlètes de l’univers vélo

Cassandre Beaugrand, championne olympique et du monde de triathlon, Isabeau Courdurier, triple championne du monde d’enduro, Jérôme Gilloux, triple champion du monde de cross country à assistance électrique, et Thomas Peyroton, champion paralympique en contre-la-montre et vice-champion paralympique de la course en ligne sur route, ont un point commun : ils roulent tous sur un vélo Lapierre !

Vélos : "Lapierre est dijonnais", réaffirme son DG William Perrier
©Lapierre

Récompensé d’un vélo inédit pour leurs performances, lors de la soirée des champions, les quatre athlètes n’ont pas tari d’éloges sur l’entreprise dijonnaise, véritable leader sur le marché. « Lapierre est une marque française, et ils sont aux petits soins pour nous ! », avance Cassandre Beaugrand.

« L’équipe Lapierre est vraiment très reconnue sur tout ce qui est le testing des vélso, les réglages et l’affinement des suspensions. Ça m’a permis de progresser et de passer un cap dans ma discipline. En enduro, il me fallait un vélo polyvalent pour les montées et les descentes. On a travaillé sur le développement d’un nouveau vélo qui répond à toutes ces attentes. Et je trouvais hyper intéressant de représenter une marque française », explique Isabeau Courdurier.

Un constat que partage Jérôme Gilloux : « Lapierre est une marque française qui me fait rêver depuis tout jeune, et avec laquelle les plus grands champions ont roulé. Elle est très attirée par la compétition. Quand j’ai eu l’opportunité d’y signer il y a trois ans, je n’ai pas hésité. Cette signature m’a permis de passer un cap au niveau matériel. Leur support technique nous aide à évoluer et nous permet de remporter des titres.« 

« J’ai remporté ma médaille d’or sur un vélo Lapierre. En contre-la-montre, il est réputé pour son aérodynamisme. C’est une victoire 100 % française ! », se réjouit Thomas Peyroton, qui a déjà en ligne de mire les Jeux de Los Angeles 2028.