Vendredi dernier, le ministre Didier Migaud a inauguré un bijou du vieux Dijon pour sa première visite dans une institution judiciaire : le Palais de Justice. Rénové, il participe à la préservation du patrimoine, ainsi qu’à l’exercice serein de la Justice, et répond au critère de durabilité environnementale.
Le Palais de Justice se pare aujourd’hui des plus belles pierres de Bourgogne. Pendant quatre ans, l’architecte Martin Bacot et ses équipes ont opéré une restauration centennale pour préserver ce bijou patrimonial du XVIe siècle situé dans le cœur de ville historique.
La restauration : un outil de préservation patrimoniale et de durabilité environnementale
« Une restauration consiste à sauver tout ce que l’on peut. On ne remplace que ce qui est abimé pour pouvoir être maintenu. Et le plus souvent, on le remplace à l’identique, a déclaré l’architecte. On essaye de trouver des pierres compatibles avec les pierres existantes pour que le vieillissement soit le meilleur possible. Ce qui nous amène souvent à travailler avec des pierres d’essence locale, des matériaux peu transformés, géosourcés et locaux. Restaurer est vertueux sur le plan écologique parce qu’au lieu de tout défaire pour reconstruire, on conserve au maximum, et autant que possible avec des matériaux très durables ».
« Un véritable effort a été consenti sur la qualité des matériaux en vue de la durabilité, toujours dans le respect des dispositions anciennes » – Martin Bacot, architecte de la rénovation du Palais de Justice
Entre l’été 2020 à l’hiver 2024, de nombreux travaux ont été réalisés comme le nettoyage, la restauration voire le remplacement à l’identique de pierres de taille ; la couverture des charpentes par des ardoises neuves et épaisses ou le remplacement du fer par de l’inox pour prévenir l’oxydation et la dilatation des armatures. Certaines parties en zinc ont également été refaites en cuivre. « Un véritable effort a été consenti sur la qualité des matériaux en vue de la durabilité, toujours dans le respect des dispositions anciennes », se félicite Martin Bacot.
Garantir l’exercice serein de la Justice dans des conditions de travail et d’accueil propices
Le ministère de la Justice a réservé une enveloppe de 25 millions d’euros pour mener cette opération sur la bâtisse protégée au titre des monuments historiques, qui était autrefois le siège du Parlement de Bourgogne et qui sert aujourd’hui de cour d’appel. Soit « 25 % de l’enveloppe annuelle consacrée au gros entretien de l’ensemble du patrimoine judiciaire », a rappelé Didier Migaud.
Venu l’inaugurer ce vendredi dans le cadre d’un déplacement ministériel (suivre le lien), le garde des Sceaux a déclaré vouloir sanctuariser cette enveloppe dans « le budget immobilier judiciaire afin de garantir des conditions de travail et d’accueil propices à l’exercice serein de la Justice », malgré un « contexte de finances publiques contraint ».
Pour rappel, la cour d’appel de Dijon traite des recours formés contre les quatre tribunaux judiciaires, les quatre tribunaux de proximité, les quatre tribunaux de commerce et les quatre conseils de prud’hommes des départements de la Côte-d’Or, de la Saône-et-Loire et de la Haute-Marne.