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Le résistant déporté Henri Mosson est officier de la Légion d’honneur

Le jour de son centième anniversaire, le résistant déporté de Côte-d’Or Henri Mosson a reçu l’insigne du grade d’officier de la Légion d’honneur des mains de François Rebsamen, maire de Dijon et président de Dijon Métropole, ce vendredi 5 janvier.

Henri Mosson a eu mille vies. Porté par sa passion, le héros de la seconde guerre mondiale est devenu un visage incontournable de l’univers automobile. Pilote, cadre de la commission technique de la Fédération Internationale Automobile (FIA) et commissaire en charge de la sécurité des courses, Henri Mosson a croisé la route de nombreux champions des sports mécaniques tels qu’Alain Prost et Ayrton Senna. Son expertise lui a également permis de travailler sur le processus d’homologation de véhicules des plus grands constructeurs du monde.

Désormais entouré de ses enfants, petits-enfants et arrières-petits-enfants, le résistant condamné à mort et déporté en application du décret Keitel, pouvait-il imaginer un tel destin ?

Le courage et la résilience d’un héros de la Résistance

À 19 ans, Henri Mosson devient Raoul Desbois. Le jeune homme intègre la Résistance au sein du maquis Morane dans l’Auxois. Après plusieurs mois d’activisme, il est dénoncé. Arrêté et torturé par la Gestapo à Dijon, le résistant restera muet. La sentence ne se fait pas attendre : Henri Mosson est condamné à mort le 29 juin 1943 pour détention d’armes de guerre. La peine du jeune homme est commuée en déportation Nacht und Nubel au camp de concentration de Natzweiler-Struthof. La raison : supprimer toute trace de son existence dans la nuit et le brouillard plutôt que d’en faire un martyr. Figurera sur son dos le matricule NN et le triangle rouge sur sa poitrine d’opposant politique au IIIe Reich.

« Face à l’obscurité de l’oppression, Henri MosSon a choisi de faire briller les lumières de la Résistance » – François Rebsamen, maire de Dijon et président de Dijon Métropole

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Vivant avec résilience une épreuve aussi terrible que celle du déporté, Henri Mosson est finalement libéré par l’armée américaine au camp de concentration de Dachau, en avril 1945.

Le résistant déporté Henri Mosson est officier de la Légion d'honneur
Crédit photo : Margot Dupuis – Ville de Dijon

Le résistant s’attachera ensuite, toute sa vie durant, à participer au devoir de mémoire. Commis principal au sein du ministère des anciens combattants et victimes de guerre, Henri Mosson aidera les familles de déportés à constituer leur dossier et à reprendre le cours de leur vie. Accompagnant des groupes pour la visite du Struthof, Henri Mosson fait également part de son témoignage et de son expérience auprès de milliers de jeunes en France, dans la région, et en Allemagne. Membre du comité de parrainage du Concours national scolaire de la Résistance et de la Déportation, son dévouement l’amène à participer à la sélection des sujets, à la correction des épreuves, ainsi qu’à la remise des prix annuelle lors de la Journée nationale de la Résistance. « La transmission de notre histoire aux jeunes générations est une nécessité pour que jamais le courage de femmes et d’hommes qui ont sacrifié leur vie au nom de la liberté et de la justice tombe dans les profondeurs de l’oublié », a rappelé François Rebsamen, maire de Dijon et président de Dijon Métropole, lors de la cérémonie de remise de décoration de Henri Mosson. Le résistant Côte-d’orien est également un membre assidu du Centre européen du résistant déporté et participe chaque année à la commémoration de la libération de Dijon.

« J’ai pendant des années œuvré pour transmettre aux jeunes générations que la liberté est difficile à acquérir, mais facile à perdre » – Henri Mosson

Nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1964, Henri Mosson a été élevé au grade d’officier en présence de sa famille, de Pierre Jobard, l’un des deux autres derniers résistants déportés de Côte-d’Or, ainsi que des autorité civiles et politiques, ce vendredi 5 janvier à la mairie de Dijon. Le héros de la Résistance a également été décoré de la médaille de la préfecture de Côte-d’Or. « J’avais écrit sur le mur de ma cellule de condamné à mort à la prison de Dijon : la liberté n’est chère qu’à celui qui l’a perdue. Depuis ces mots se sont effacés, mais sont gravés à jamais dans ma mémoire », a déclaré Henri Mosson.

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