Découvrez ou redécouvrez Dijon au travers de photos anciennes. La rue Jean-Jacques Rousseau, une rue vivante hier et encore aujourd’hui.
Certains l’appellent « rue Jean-Jacques Rousseau », d’autres tout simplement « rue Jean-Jacques »… quoiqu’il en soit, c’était (et c’est toujours) l’une des rues les plus animées de Dijon.
Comme la rue Berbisey (en savoir +, lire notre article), la rue Jean-Jacques Rousseau était autrefois divisée en plusieurs tronçons :
- de l’actuelle place de la République jusqu’à la rue d’Assas, cette partie était appelée rue de la Porte Saint-Nicolas (qui contrôlait la sortie nord de la ville jusqu’au XIXe siècle),
- de la rue d’Assas à la rue Chaudronnerie : le Coin des Cinq-Rues (voir plus bas).
- de la rue Chaudronnerie à la rue Jeannin : rue Ramaille.
Ce n’est qu’au XVIIIe siècle qu’on a décidé d’appeler tout l’ensemble rue Saint-Nicolas ; puis rue Jean-Jacques en 1789 ; puis de nouveau rue Saint-Nicolas en 1816 ; puis définitivement rue Jean-Jacques Rousseau à partir de 1883.
Tout comme la rue Berbisey, ce grand axe routier était coupé par les fortifications à peine plus au nord jusqu’à la fin du XIXe siècle. Au moment du Débastionnement, on a alors décidé de la relier à la place de la République, nouveau noyau et croisement de plusieurs modes de transport.
La rue Jean-Jacques Rousseau a toujours été très animée. La rue ne désemplissait jamais, le tramway y passait et desservait habitations bien sûr mais aussi toute sorte de commerces, des cafés, des restaurants… et, partir de 1920, une salle de spectacles les Nouveautés Parisiennes au numéro 40. Cet établissement a vite changé de nom 2 ans plus tard : le Casino y jouait opérettes et music-hall. Peu avant 1930, ce lieu de loisir a évolué pour proposer également la projection de films. Après la Seconde Guerre Mondiale, le Casino a été totalement transformé en salle de cinéma, jusqu’à sa disparition en 1953.
Autre spécificité de la rue Jean-Jacques Rousseau : le croisement avec les rues Auguste-Comte et d’Assas, qu’on appelait Coin des Cinq-Rues ou placette Garibaldi, en référence à la statue de Garibaldi inaugurée en 1900 mais fondue par les Allemands en 1942. Aujourd’hui, il ne reste plus que le socle et le buste de bronze (qu’on trouve sur la place d’Amérique au-devant du château de Pouilly). Une réplique de ce buste est aujourd’hui accrochée au mur peint. Cette place sert maintenant de terrasse les jours d’été au pub le Brighton.
Petite anecdote : Henri Vincenot est mort en 1985 au numéro 74, à l’emplacement de l’actuelle agence Axa Assurance Placement Banque.
Mais la rue Jean-Jacques Rousseau était aussi voisine d’une rue connue aujourd’hui sous le nom de rue Devant les Halles-Chapeaux (qui a des allures de parking) : la rue du Pilori. Inutile d’être plus explicite : les personnes condamnées étaient « exposées » à la population et y recevaient injures et mépris, si ce n’est plus.
De nos jours, et à cause de l’agitation nocturne de la place de la République et de ses établissements de nuit, la rue Jean-Jacques Rousseau est souvent injustement montrée du doigt. Les commerçants s’affairent tous les jours pour redorer le blason d’une rue vivante et populaire, à proximité immédiate du centre-ville et du quartier des Antiquaires, en proposant de nouveaux services et concepts innovants, à l’image du disquaire The Box, au numéro 32.
D’autres photos à retrouver sur…
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Crédit photos : Flavien Raclot|DijonAvant.com ; Bibliothèque municipale de Dijon ; INA / France 3 Dijon Bourgogne ; Nicolas Salin | OctUp! | J’aime Dijon