Cannabis : une majorité de Français favorable à la dépénalisation selon un sondage

Pour la première fois, une majorité de Français (51%) se prononce en faveur de la dépénalisation et 47% estiment que le contrôle par l’État de la production et de la consommation de cannabis serait plus efficace pour lutter contre les trafics que les politiques répressives à l’œuvre depuis 50 ans, selon un sondage Ifop pour CBD-grams.com.

Dans le détail, 47% des non consommateurs sont en faveur de la dépénalisation. Par ailleurs, 40% des Français qui envisagent de voter Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2022 le sont également, soit 19 points de plus que ceux qui comptaient mettre un bulletin Jean-Marie Le Pen dans l’urne en 2002.

Egalement 47% des Français interrogés sont favorables à la légalisation, soit une autorisation de la consommation et de la production dans un cadre établi par la loi selon les termes de l’Ifop.

Une étude de l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) menée en décembre 2018 montrait déjà une inflexion des Français sur le sujet, qui se déclaraient favorables à 45% à la légalisation.

Celle-ci a été recommandée à l’été 2019 par le Conseil d’analyse économique, instance de réflexion placée sous l’autorité du Premier ministre et, début mai, par une mission parlementaire coordonnée par la députée LREM Caroline Janvier. Le but annoncé est de contrer les trafics et être plus efficace en terme de santé publique.

Une proposition de loi transpartisane visant à légaliser le cannabis a par ailleurs été présentée le 25 mai par le député LFI Eric Coquerel. Elle a été cosignée par une quinzaine de députés, principalement de gauche, mais aussi deux appartenant au groupe LREM, Jean-Baptiste Moreau et Patrick Vignal, et un au groupe MoDem, Richard Ramos.

Si Emmanuel Macron a soudainement proposé, mi-avril à un an de la présidentielle, de « lancer un grand débat sur la consommation de drogue », l’exécutif se montre opposé à toute légalisation.

Enquête menée par un questionnaire auto-administré en ligne du 11 au 17 mai, auprès d’un échantillon de 2.025 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus selon la méthode des quotas.