Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, était à Dijon ce mercredi 13 décembre pour inaugurer la COP de Bourgogne-Franche-Comté, dans le cadre de la territorialisation de la planification écologique.
Alors qu’était craint un manque de consensus international sur la question écologique, c’est sur l’annonce d’un accord historique trouvé lors de la COP 28 de Dubaï qu’est arrivé Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, ce mercredi matin à Dijon pour inaugurer la COP de la région Bourgogne-Franche-Comté. L’accord, adopté à l’unanimité, contient pour la première fois l’objectif d’une transition en dehors des énergies fossiles pour parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050. « Il faut des engagements au niveau mondial, mais rien ne se fait s’il n’y a pas une action locale », a déclaré le ministre en arrivant au Parc des Expositions et Congrès, lieu de l’évènement réunissant non seulement des élus locaux, mais également d’autres parties à la transition écologique tels que les secteurs de l’énergie, de l’industrie et de l’agriculture.
Différentes échelles d’intervention dans le cadre de la planification écologique
L’écologie n’étant pas l’affaire d’un seul ministère, mais de quasiment tous, un secrétariat général à la planification écologique (SGPE), présidé par Antoine Peillon et placé sous l’autorité de la Première ministre Elisabeth Borne a été créé le 7 juillet 2022 pour coordonner la Transition écologique et réaliser des arbitrages en la matière. Après 14 mois de travaux, le Président de la République a annoncé la territorialisation de la planification écologique pour la matérialiser localement et l’adapter aux spécificités des territoires avec la concertation des parties prenantes. Celles-ci doivent participer à l’effort du pays pour diminuer de 55% les émissions de gaz à effet de serre (GAS) par rapport à 1990 et lutter contre la hausse des températures, préserver la biodiversité menacée par le dérèglement climatique, ainsi que par l’artificialisation des espaces qui limite le stockage de carbone, et enfin, troisième objectif, créer les conditions d’une adaptation au dérèglement climatique. Christophe Béchu, ministre en charge de la territorialisation de planification écologique, a confirmé l’importance du local pour répondre à une problématique mondiale : « On a besoin d’accords sur le plan international, mais les actions se passeront sur le terrain. On ne réussira pas le défi de la transition écologique si on est pas capable de jouer à toutes les échelles à la fois avec des accords par continent, par pays, avec des investissements et des évolutions de nos règles, et en même temps avec la mise à disposition des changements de comportements pour les habitants dans la manière de se nourrir, de se déplacer, de se chauffer, etc… Pour changer les habitudes, on ne peut pas le faire sans les collectivités ».
Les acteurs locaux engagés dans la transition écologique
Depuis plusieurs années, les acteurs locaux ont prouvé qu’ils n’étaient pas moins légitimes que les autres, et qu’ils étaient parfois même en avance pour apporter des réponses à un enjeu concernant tout le monde sur le globe, la préservation de l’environnement, là où le consensus international peut parfois être difficile à trouver.
Présent lors de l’inauguration de la COP de Bourgogne-Franche-Comté, François Rebsamen, maire de Dijon et président de Dijon Métropole, a rappelé la contribution des collectivités en la matière. « Dijon Métropole obtient de très bons résultats avec 47% de réduction de ses émissions propres depuis 2010, 27% de réduction de sa consommation d’eau par habitant depuis 2005 et 20% d’augmentation de sa production d’énergies renouvelables depuis 2010. D’ailleurs, la collectivité dispose d’un réseau de chaleur alimenté à 70% par ce type d’énergie, a précisé le maire et président de métropole. Dijon Métropole produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme pour son patrimoine et le fonctionnement de ses services. Son engagement est reconnu au niveau européen avec le projet RESPONSE, des îlots à énergie positive au quartier Fontaine d’Ouche, le programme 100 villes climatiquement neutres et intelligentes d’ici 2030 et le programme 30 villes pilotes ».
La Présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay a également pris la parole pour affirmer le soutien de la région à la territorialisation de la planification écologique, déjà pleinement engagée dans une convention citoyenne pour le climat et un GIEC régional. « La territorialisation de la planification écologique a un mérite absolument extraordinaire, celui de donner un cadre commun pour que tous les acteurs de la transition puissent travailler conjointement… La région travaille sur le scénario région à énergie positive (REPOS) et le décline sur une dizaine de territoires avec la perspective de diviser par cinq la production de gaz à effet de serre d’ici 2050, s’est réjouie la présidente de région. Le rapport Pisani-Ferry chiffre le mur d’investissement en matière de transition écologique à 66 milliards d’euros par an… Il faut qu’on puisse y contribuer mais les régions sont des colosses aux pieds d’argiles qui n’ont pas les instruments fiscaux pour pousser ce choix activement ».
L’ensemble des acteurs locaux sont engagés dans la transition. Alors que se tenait le mois dernier un forum réunissant les pouvoirs publics et le secteur de l’énergie pour penser la formation de la jeune génération aux métiers des réseaux électriques (suivre notre lien), c’est au tour du salon des maires de Côte-d’Or de poser, aujourd’hui et demain, une réflexion sur la transition écologique (suivre notre lien).
Le coût écologique et financier de l’inaction climatique
Un rapport publié par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) le 6 décembre dernier, à la demande de Christophe Béchu, a chiffré le coût de l’inaction climatique en France : 260 milliards d’euros par an. Un montant bien supérieur à celui des investissements réalisés dans la Transition écologique, devenue de toute façon nécessaire au regard des données avancées par le GIEC. « À cet instant, la trajectoire de la hausse des températures n’est pas d’1,5 °C mais de 3 °C, c’est-à-dire 4 °C en France, d’ici la fin du siècle, a alarmé le ministre de la Transition écologique. Dans une France à +4 °C, la température moyenne d’une ville comme Dijon serait de l’ordre de celle de Carcassonne. On se retrouverait avec en moyenne 17% d’eau disponible en moins pendant l’été, et à l’inverse, une augmentation des pluies pendant l’hiver ».