À l’initiative de la mairie de Chevigny-Saint-Sauveur, la médiathèque Lucien-Brenot accueille cette semaine une exposition hommage à Charb, ancien directeur de publication de Charlie Hebdo, victime des attentats du 7 janvier 2015. En présence de Marika Bret, son amie, le vernissage a réuni près de 200 personnes ce mardi soir.
Du 9 au 13 octobre, la ville de Chevigny-Saint-Sauveur accueille une exposition inédite de 50 dessins de Stéphane Charbonnier dit Charb, ancien dessinateur, journaliste et directeur de publication de Charlie Hebdo, victime des attentats du 7 janvier 2015.
Seulement trois autres villes, Le Faouët et Plouguerneau en Bretagne, et Villeurbanne dans le Rhône, avaient organisé la manifestation culturelle auparavant. « Malheureusement, rares sont les maires à accueillir cette exposition qui devrait pourtant faire le tour de France, constate Guillaume Ruet, maire de Chevigny. Charb était un homme libre, un observateur impitoyable de l’actualité qui se moquait sans tabou pour réfléchir sur ce qui va mal avec un grand souffle de liberté. Cette exposition hommage rassemble une cinquantaine de ses dessins sur des thématiques diverses, pas uniquement religieuses. Charb était un maître du dessin de presse ».
Preuve du caractère exceptionnel de l’événement, la médiathèque Lucien-Brenot accueillait ce mardi soir, lors d’un vernissage réunissant pas moins de 200 personnes, Marika Bret qui transmet depuis plusieurs années la mémoire et l’œuvre de son ami. « Charb aimait passionnément faire du dessin, et du dessin avec beaucoup d’humour, a déclaré l’ancienne responsable des ressources humaines de Charlie Hebdo qui vit depuis dix ans sous protection policière. Charb n’était pas illustrateur mais dessinateur de presse. Son travail était de faire rire pour apporter de la réflexion. Charlie Hebdo ne parle pas que de religion. C’est un journal d’opinion politique qui n’a pas de tabou et réagit à l’actualité ».
Armé de son crayon et de sa créativité, Charb maitrisait l’art de la punchline comme nul autre éditorialiste, avec toujours un message empreint d’humanisme et d’ouverture. « Charb nous rappelle dans ses dessins que le rire est une arme contre l’intolérance, résume Guillaume Ruet. Une démocratie est faite d’opinions divergentes et contradictoires ». « Victor Hugo disait qu’il faut sauver la liberté car la liberté sauve le reste, je dis qu’il faut sauver la liberté d’expression car la liberté d’expression sauvera le reste. Elle est la première des libertés », a conclu l’avocat Maître Emmanuel Touraille, intervenant du vernissage.
©Pierre Bruynooghe / J’aime Dijon