À l’occasion de la sortie de leur film AKA sur Netflix le 28 avril prochain, l’acteur Dijonnais Alban Lenoir et le réalisateur Morgan S. Dalibert étaient de passage à Dijon. Autour d’un verre au bar du Vertigo Hotel, on en profite pour revenir sur ce projet un peu fou qui redonne ses lettres de noblesse au cinéma d’action français. Interview.
Qui a dit que les Français ne savaient pas faire de bons films d’action ? Pour ceux qui en doutaient encore, Morgan S. Dalibert et Alban Lenoir viennent mettre un terme à ce poncif cinématographique avec la sortie de leur nouveau projet, AKA, qui sortira sur la plateforme Netflix le 28 avril prochain.
Le Dijonnais Alban Lenoir (suivre notre lien) y joue le rôle d’Adam Franco, un agent infiltré, effectuant le sale boulot partout où cela est nécessaire. Sa nouvelle mission : intégrer une organisation mafieuse en France pour déjouer un attentat terroriste imminent dans la capitale.
Après le succès de Balle Perdue et Balle Perdue 2, aucun doute sur le fait que AKA remettra le film français d’action sur le devant de la scène. Et ce que peu de gens savent, c’est que le projet pilote de ce film a été tourné à Dijon…
J’Aime Dijon. Votre film AKA sort le 28 avril sur Netflix. C’est un projet de longue date qui se réalise, car déjà en 2007, vous tourniez le pilote dans les rues de Dijon. Quelle est la genèse de ce projet ?
Alban Lenoir. Déjà, cela tient de notre rencontre avec Morgan, qui a eu lieu en 2004. Il co-réalisait un film qui s’appelait Nouveau monde, et je me suis présenté au casting. D’ailleurs, la seule personne à l’époque qui avait dit : « Lui, il ne faut pas le prendre, c’est un filou », c’était Morgan. C’était un film étudiant, mais il y avait pas mal d’enjeux, car on devait partir aux États-Unis. Après ce projet, on ne s’est plus lâché. Il y avait déjà chez nous cette envie de faire du genre. À l’époque, on était à fond sur des films comme A Bittersweet Life ou la trilogie Jason Bourne… On voulait aussi créer et partager notre propre projet.
Et par rapport à la V1 de 2008 et la version que vous présentez aujourd’hui, est-ce qu’il y a de grandes différences ?
Morgan S. Dalibert. Oui quand même. Déjà, comme on l’imaginait en format série à l’époque, c’était beaucoup plus développé avec beaucoup plus de personnages. Mais dans les grandes lignes, on a gardé la même histoire. Il y avait déjà ce héros très mythique qui devait régler des choses avec son passé. Quand on a décidé de tourner le pilote de la série en 2007-2008, notre terrain de jeu, c’était Dijon en grande partie. Comme Alban est Dijonnais et qu’il connaît bien la ville, il m’avait convaincu de venir ici.
A. L. Pour l’anecdote, même si la version Netflix ne se déroule pas à Dijon, on cite quand même la ville dedans. Normalement, une grande scène de fusillade devait d’ailleurs s’y tourner en passant par l’avenue Victor Hugo et en continuant dans le parc Darcy. Mais finalement, il y a un problème au niveau des dates avec une impossibilité de tourner ces jours-là. C’est vraiment dommage, car ça aurait pu être génial.
Après Balle perdue et Balle perdue 2, on vous retrouve dans une nouvelle production d’action très musclée : AKA. Est-ce que c’est le registre dans lequel vous vous sentez le plus à l’aise ?
A. L. Je pense que oui, pour ma part. Après, ce n’est vraiment pas du tout le même type d’action dans les deux films. Les rôles et la dimension artistique de AKA n’a rien à voir avec Balle Perdue. C’est une volonté de notre part de vouloir relancer le genre en France, qu’on ne voyait plus depuis un peu trop longtemps. Grâce à une plateforme comme Netflix, qui mise sur ce genre de projets, ça va nous amener à réacquérir une confiance et montrer qu’on sait faire ce type de films en France.
D’ailleurs, on a pu le voir avec le succès de Balle Perdue, travailler avec une plateforme comme Netflix permet aussi de s’ouvrir vers l’international. Est-ce qu’il y a aussi cette volonté avec AKA ?
A. L. Ce n’est pas vraiment une question de volonté. Le succès mondial de Balle Perdue a été une surprise. On espérait bien sûr que ça marche en France par effet de surprise, mais pas à ce point-là. Quoi qu’il se passe le film sort dans 193 pays, est doublé en 13 langues et sous-titré dans 35.
Est-ce que Netflix vous a imposé un cahier des charges particulier ?
M. D. La relation s’est super bien passée. Il y avait une confiance sur ce projet, car ils avaient déjà travaillé avec Rémi Leautier, notre producteur. Il n’y avait pas de cahier des charges, seulement des recommandations sur les choix scénaristiques et sur la durée du film. Mais pas d’interventionnisme de leur part.
Le film dévoile un casting fort avec Éric Cantona, Thibault de Montalambert, Saïda Camara…
M. D. Oui tout à fait ! C’est la première fois qu’on collaborait avec Éric et ça s’est vraiment super bien passé. C’est d’ailleurs l’équipe de Netflix qui nous a soufflé son nom. Pour Thibault de Montalembert, j’avais envie de le voir dans un autre registre que la série Dix pour cent. Et puis, je l’ai vu dans The King, où il interprétait le roi de France, et ça a tout de suite été une évidence.
Question compliquée : un bon film d’action, c’est quoi à votre sens ?
A. L. C’est le fait d’avoir une histoire avant tout et pas que des bouts d’intrigue qui raccordent des séquences d’action entre elles. Il ne faut pas que ça soit non plus trop surréaliste, qu’on puisse se dire que la scène peut vraiment avoir lieu dans la vie. Il faut aussi de la lisibilité et de la crédibilité.
Et pour finir, comment pourriez-vous définir la « pâte » française dans le cinéma d’action ?
A. L. Le New York Times avait écrit un article dithyrambique sur Balle Perdue en mettant en avant cet effet « old school », sans VFX, ni effet numérique. Ça leur changeait de leurs super-héros stéroïdés de la tête aux pieds. Pour moi, c’est ça notre plus-value.
🎬 Rendez-vous le 28 avril pour la sortie officielle du film AKA. 🍿
Crédit photos : Nicolas Salin / OctUp! / J’aime Dijon