De jeudi à vendredi, se tient le Salon des maires de Côte-d’Or organisé par l’association des maires de la Côte-d’Or au Parc des expositions de Dijon.
Rencontre avec Ludovic Rochette, maire de Brognon et président de l’AMF21, l’association des maires de la Côte-d’Or.
J’aime Dijon. Le salon des maires de Côte-d’Or vient d’ouvrir aujourd’hui. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?
Ludovic Rochette. Le salon des maires de Côte-d’Or est un événement organisé par l’Association des Maire de la Côte-d’Or que je préside. Il s’agit d’un moment de rencontre entre les acteurs de la collectivité que ce soit les élus, mais aussi les services et les entreprises (Une centaine d’exposants est au rendez-vous dans le parc des expositions, ndlr) ; un moment de dialogue aussi, entre les territoires, qu’ils soient ruraux, urbains, périurbains, et qui n’ont jamais eu autant besoin de communiquer entre eux. Pendant la crise sanitaire, nous avons vu le rôle primordial des collectivités locales, mais aussi dans le cadre de la relance. Aujourd’hui, nous sommes à une troisième étape avec la crise énergétique. Malgré la difficulté des dépenses énergétiques, nous avons un intérêt commun pour nos populations : prendre le virage de la transition écologique. C’est d’ailleurs le sujet central de notre salon cette année. Nous devons, avec l’Etat, les entreprises, le département et la région, trouver des modalités pour accélérer nos politiques dans le cadre de la transition écologique.
JD. Ce salon a pour objectif de rassembler les maires de Côte-d’Or afin d’échanger sur les sujets d’actualité et les problématiques que rencontrent les élus locaux. Quel sujets sont à l’ordre du jour ?
LR. Dans le cadre de la crise énergétique que nous rencontrons, certaines collectivités vont pouvoir investir dans la transition énergétique en ayant des marges, mais d’autres ne pourront absolument rien faire. Il faut que nous arrivions à trouver des systèmes pour qu’il n’y ait pas d’inégalités territoriales dans la transition écologique. C’est pour cela que l’AMF (suivre le lien) prône une nouvelle étape de la décentralisation à construire avec l’Etat ; une refonte générale de la fiscalité locale ; et de nouvelles modalités de solidarité entre les territoires – ce que nous appelons techniquement la péréquation. Après, nous aurons des sujets qui paraissent très techniques, mais qui forment des enjeux très forts pour nos populations. Notamment, ce que nous appelons l’objectif Zéro artificialisation nette. C’est-à-dire de limiter autant que possible la consommation de nouveaux espaces et, lorsque c’est impossible, de « rendre à la nature » l’équivalent des superficies consommées.
JD. En novembre dernier, vous vous êtes rendus avec cent maires de Côte-d’Or au congrès de l’AMF à Paris. Quel message avez-vous souhaité faire passer au gouvernement ?
LR. Le message primordial que j’ai souhaité faire passer était le devenir des espaces ruraux, qui concerne 51% des communes de France et environ une commune sur trois en Côte-d’Or. Le président de l’AMF national, David Lisnard (maire LR de Cannes, ndlr), m’a confié une mission nationale sur le devenir des ZRR (Zone de revitalisation rurale). Ce sont des dispositifs pour aider la ruralité à se développer. Un des enjeux aujourd’hui, c’est de réussir à trouver des politiques de différentiation selon les territoires.
JD. Dernière question. Être maire en 2022, ça veut dire quoi ?
LR. Tout d’abord, cela ne veut plus dire du tout la même chose que lorsque j’ai été élu pour mon premier mandat en 1998. Être maire aujourd’hui, c’est devoir réformer et savoir manager… C’est une fonction qui se professionnalise, se spécialise et qui devient aussi de plus en plus difficile. Vous savez, en Côte-d’Or, un maire sur dix ne finit pas son mandat. En revanche, il y a une chose qui ne change pas : être maire, c’est être attaché à sa commune et à ses habitants.