Au départ de la capitale ducale le 17 juillet, deux jeunes dijonnais de 18 ans ont parcouru la France en kayak pour sensibiliser le public contre la pollution marine et le plastique dans les eaux. 550 kilomètres dans les bras et des kilos de déchets ramassés plus tard, Cloé et Matthieu ont terminé leur traversée et rejoint la Méditerannée le 5 août, avec déjà de nouveaux projets écologiques en tête. Entretien.
La pollution plastique dans les eaux et océans est un véritable fléau et menace directement la préservation des écosystèmes et de la biodiversité ! Pour sensibiliser le public contre ce phénomène, et participer à leur échelle à la dépollution des eaux, deux jeunes Dijonnais tout juste bacheliers, Cloé et Matthieu, ont lancé le projet Kayaction : une traversée de 550 kilomètres en kayak, de Dijon aux Bouches-du-Rhône, pendant vingt jours.
J’aime Dijon. Comment est née votre initiative ?
Cloé. Cela fait très longtemps que l’on a pensé, muri et préparé ce projet en toute autonomie. On a voulu le réaliser pour une cause noble qui nous tenait à cœur : lutter contre la pollution, en récupérant les déchets qui trainaient sur notre route. Il y en avait énormément dans le canal de Bourgogne et le Rhône. On a même passé des après-midi dans le Rhône à nettoyer des plages qui étaient très sales.
Matthieu. C’est une grande fierté d’avoir prouvé à tout le monde que l’on en était capable.
La préparation a du être intense…
Matthieu. Cela a été toute une organisation ! Afin d’aborder le projet sereinement, on s’est laissé un an et demi pour travailler dessus.
Cloé. Le kayak est un sport que l’on a découvert. On est sportif de base. J’ai fait neuf ans de foot en sport études et Mathieu sept ans d’escalade. Mais on a fait un an de musculation en plus, trois fois par semaine, pour nous renforcer et habituer notre corps à utiliser les épaules, les bras et le dos.
Avez-vous pu compter sur la solidarité locale ?
Matthieu. On a été assez surpris dans l’ensemble par l’altruisme. La quasi-totalité des personnes nous ont permis de nous loger gratuitement. Certaines nous ont aussi ravitaillées. On les remercie ! Pour le ramassage des déchets et les portées, on s’est pas mal débrouillé tout seul même si quelques volontaires nous ont aidés. Des gens étaient intrigués et pouvaient nous poser des questions. On a aussi fait de très belles rencontres dont une famille Hollandaise avec laquelle on a pu discuter et passer de bons moments. Et tout cela dans des très beaux paysages…
Cloé. On garde de cette traversée des souvenirs plein la tête !
Vous avez reçu de nombreuses marques de soutien !
Matthieu. Ce qui est très plaisant est d’inspirer des gens qui auraient voulu se lancer dans des projets similaires et les pousser à les réaliser. On a reçu beaucoup de messages de soutien sur les réseaux sociaux. Cela nous a touchés et confortés dans le fait que l’on pouvait encore faire des choses aujourd’hui sans considérer que cela soit inutile. Même si l’on sait pertinemment que c’est une goutte d’eau dans l’océan… Mais on a pu faire ce que l’on a pu à notre échelle !
Après cette première traversée, d’autres projets sont en cours ?
Cloé. En discutant dans le kayak, on a eu de nouvelles idées. Cette première traversée avait des buts écologique et sportif, mais on ajoutera une cause humanitaire à notre prochain projet. En 2026 ou 2027, on aimerait aller en Côte-d’Ivoire pour récupérer des déchets à une plus grande échelle avec plus de moyens. Il faudrait doubler voire tripler les fonds levés.
Matthieu. L’alpinisme nous guette aussi ! On aimerait bien faire l’ascension d’un mont, toujours dans l’objectif de ramasser des déchets.
Informations pratiques
J’aime Dijon vous invite à retrouver plus d’informations sur le projet, et le journal de bord de Cloé et Matthieu, en ligne sur le site de Kayaction (suivre notre lien).