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Grève du 7 mars : la jeunesse dijonnaise a répondu à l’appel

Alors qu’une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites a eu lieu ce mardi 7 mars, les lycéens et étudiants étaient nombreux dans les cortèges à exprimer leurs revendications.

Ils ont à peine 20 ans et l’horizon d’un départ à la retraite à 64 ans les révolte au plus haut point. Ce 7 mars, la jeunesse a particulièrement répondu présente lors de la manifestation contre la réforme des retraites à Dijon. Il faut dire que le contexte s’y prêtait. Quelques jours auparavant, le député Insoumis Louis Boyard avait appelé les jeunes à bloquer les lycées et les facs. Il leur demandait même de publier leurs photos et vidéos sous le hashtag BlocusChallenge. À la clé : une visite à l’Assemblée pour les gagnants. Autant dire que les polémiques ne se sont pas fait attendre.

Outre les controverses suscitées par ce challenge, il semble que le projet de réforme des retraites n’ait pas laissé la jeunesse, d’ordinaire moins mobilisée, indifférente. Au total, ce sont plus de 25.000 manifestants qui ont été comptabilisés, un taux record par rapport au premier rassemblement où ils étaient 13.000 personnes (lire notre article). Parmi eux, de nombreux jeunes que l’équipe de J’aime Dijon a pu rencontrer.

Alexis, 18 ans, étudiant en Histoire

Alexis, étudiant en histoire lors de la grève du 7 mars à Dijon

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« C’est ma première manifestation et au départ, j’étais un peu défaitiste parce que je partais du principe qu’il était inutile de se battre pour une retraite à moins de 64 ans sachant que la population vieillit et qu’on ne peut pas la remplacer. Ayant de la famille dans le milieu médical, des pompiers, des infirmiers, etc. je me dois d’être présent. 

J’ai peur pour mon avenir. Je ne dirais pas qu’on est une génération sacrifiée, je n’aime pas ce terme, mais on vit dans un monde où on paie nos courses le double par rapport à avant, et je ne sais même pas si j’aurais une retraite. Après cette journée, j’attends une vraie prise de conscience de la part du gouvernement, j’attends une communication, un échange avec eux. »

Élise (24 ans) et Ophélie (33 ans), éducatrices dans le social

Elise et Ophélie, toutes deux éducatrices dans le social lors de la grève du 7 mars à Dijon

Ophélie (à droite) : « Avec notre métier, on ne se voit pas travailler avec des enfants jusqu’à 64 ans. Il y a beaucoup de pénibilités dans ce travail, le manque de personnel, etc. Il faut vraiment qu’il y ait un électrochoc, que les Français se soutiennent, et ne restent pas derrière leurs écrans.

Elise (à gauche) : C’est la première manifestation que je fais. Auparavant, cela ne me touchait pas, car la retraite, c’était très loin pour moi. Aujourd’hui, je me dis qu’il faut faire bouger les choses, même si ça doit prendre du temps.

Malo, 18 ans, étudiant en prépa

Malo, étudiant en prépa lors de la grève du 7 mars à Dijon

« Je suis venu parce que cette réforme va à l’encontre des intérêts sociaux des Français. Je regarde autour de moi, et c’est vrai que la plupart de mes amis ne se mobilisent pas assez – du moins j’ai l’impression que les jeunes n’ont pas l’air de se sentir concernés. La semaine dernière, le député Louis Boyard (NUPES) avait incité les jeunes via le hashtag #blocuschallenge à bloquer les lycées, j’aurais bien voulu le faire, mais là où j’étudie, il n’y aurait pas beaucoup de monde qui aurait suivi.

On parle aussi de violences, mais en réalité, moi qui ai déjà fait des blocus, c’est surtout de la cohésion qu’on ressent pendant ces mouvements. Tout le monde trouve un accord commun pour défendre nos droits. Des fois, il faut malheureusement passer par des actes de désobéissance civile pour faire entendre nos voix : bloquer des lycées, des ronds-points, occuper les rues comme ont fait les Gilets Jaunes… pour moi, c’est complètement acceptable ».

Margaux, 18 ans, étudiante en psychologie

Margaux, étudiant en psychologie, lors de la grève du 7 mars à Dijon

« Je pense que chaque personne qui éprouve un désaccord face à la réforme a sa place dans la manifestation. Plus on est nombreux, plus on a de chances de se faire écouter. Il ne faut pas croire que les jeunes sont moins investis, je pense que c’est plus une question d’éducation : on n’est pas assez politisé et on ne se sent pas assez concernés.

Je manifeste parce que si aujourd’hui, on accepte le recul de la retraite, demain ça va être quoi ? C’est une cause plus générale : c’est pour les retraites, mais aussi pour l’inflation, la précarité, les inégalités, les femmes, les étudiants qui vivent des fins de mois compliquées. Sachant qu’aujourd’hui on étudie plus longtemps, si on finit nos études à 24 ans, on va finir à la retraite à quel âge ? À un moment donné, il faut aussi profiter de la vie et manifester pour défendre notre liberté. »

Plus de 3 millions de personnes dans les rues en France

Au niveau national, la CGT a annoncé 3,5 millions de manifestants en France, dont 700.000 à Paris. Un record qui bat également celui du 13 janvier où 2,8 de personnes s’étaient retrouvées dans les rues.

Crédit photo : Quentin Scavardo/J’aime Dijon

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