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Toc toc, qui va là ? Le centre ville de Dijon dans les années 50

(Fiction) Prisunic, rayon ustensiles de cuisine, le 18 avril 1951.

– Bonjour Marthe !
– Tiens donc, bonjour Germaine, quel plaisir de te voir depuis le temps ! Que viens-tu faire ici ?
– Je profite de mon après-midi libre pour réaliser quelques achats. Gilbert m’agace tellement que je sors me promener dès que j’en ai l’occasion.
Et toi ? Comment va Marcel ? Il travaille toujours chez Grey-Poupon ?

– Eh oui bientôt trente ans de service ! Je sors de chez Michelin, j’ai acheté un gâteau pour l’anniversaire du petit et je fais un tour avant de reprendre le tramway. Les magasins du centre-ville sont si nombreux que j’ai bien du mal à m’y retrouver. Et toi, qu’as-tu dans ton panier ?
– Ouh, plein de choses ! Sais-tu que Gilbert est encore rentré complètement paf hier soir, il a passé toute sa soirée au comptoir de la Rotonde en compagnie du père Martial et d’une armada de verres de Picon Bière, il était aussi noir que mon café du matin ma pauvre Marthe !

Il m’horripile tellement que je lui ai préparé quelques surprises pas piquées des hannetons, tu peux me croire !
Je me suis d’abord rendue au Pauvre Diable pour lui acheter un beau gilet, je l’ai choisi kaki, couleur qu’il exècre.
Je suis ensuite allée à la Biscuiterie Fagot pour acheter trois paquets de biscuits à l’anis, n’ignorant pas que Gilbert ne supporte ce parfum que dans le Ricard… Les biscuits seront donc pour moi, il n’en touchera pas un. C’est un peu égoïste certes, mais Gilbert m’enquiquine ma pauvre Marthe, il m’enquiquine !

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Avant de partir de la maison, Gilbert, cuvant son Picon et émergeant non sans peine de son lourd sommeil, m’a missionnée pour lui acheter une nouvelle paire de chaussons. Je lui en ai trouvé une fort belle paire chez Raoul, des claquettes en 42 alors qu’il chausse du 43. Ce sera rigolo de le voir marcher avec, surtout avec le talon qui sort de la pantoufle…
Je sais que ce n’est pas très gentil mais que veux-tu, il m’use ma pauvre Marthe, il m’use !
L’hiver approche et il se dit qu’il sera rigoureux cette année. Je me suis donc mis en tête d’acheter à Gilbert un bonnet bien chaud mais qui pique. Je n’ai rien trouvé chez Houdart mais j’ai trouvé cette merveille aux Magasins Modernes.

J’ai terminé mon après-midi d’achats ici, au Prisunic pour acquérir une batterie de casseroles en cuivre afin de cuisiner de bons petits plats bien relevés et savamment assaisonnés pour mon Gilbert.
– Mais dis-moi Germaine, cela signifie que les ulcères de Gilbert sont guéris ?
– Bien sûr que non ! L’ironie de cette histoire est que j’ai réalisé ces achats avec les sous de Gilbert. La prochaine fois il lèvera moins le coude et il fera ses courses tout seul !

Si vous souhaitez marcher sur les pas de Germaine et Marthe, voici ce que sont devenus les différents magasins qu’elles ont arpentés lors de leur après-midi shopping

Prisunic : Monoprix
Grey-Poupon : Maille
Michelin : Mc Do
Le Café de La Rotonde : Caisse d’Épargne
Le Pauvre Diable : H&M
Biscuiterie Fagot : Un jour ailleurs
Raoul : Minelli
Houdart : Crédit Mutuel
Magasins Modernes : Galeries Lafayette
Le premier tramway dijonnais a circulé de 1895 à 1961. Le nouveau tramway a vu le jour en 2012

(merci à DijonAvant.com pour la photo !)

 

Continuez de voyager dans le temps avec cet autre article : Un voyage dans le Dijon d’Il y a 150 ans

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