Observatoire intimiste des paysages, de l’architecture et de l’histoire de la capitale ducale depuis 2.000 ans, et espace de mise en valeur du patrimoine de l’hôpital général, qui accueille désormais la Cité internationale de la gastronomie et du vin, le Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine « 1204 » est l’un des gros coups de cœur de J’aime Dijon.
La Cité internationale de la gastronomie et du vin n’est pas seulement un lieu qui valorise le patrimoine immatériel de la gastronomie française reconnu par l’Unesco.
Dans le hall de cet ancien hôpital général du XIIIe siècle, au bout du guichet de l’office de tourisme, se cache un lieu coup de cœur que tout curieux doit connaître pour mieux comprendre l’histoire et le présent de Dijon, labellisée « Ville d’art et d’histoire » par le ministère de la culture.
Un observatoire intimiste des paysages et de l’architecture de Dijon à travers les siècles
Baptisé le 1204 en référence à la date de fondation du premier hôpital sur le site, le Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine est niché dans une bulle intemporelle, qui permet de mieux sentir l’atmosphère que dégage la Cité des Ducs par son architecture et son utilisation de l’espace à travers les époques.
À l’entrée du lieu, sous une petite coupole de pierre intimiste, dans une ambiance planétarium, un mur numérique fait défiler pendant trois minutes tous les paysages de la capitale ducale, du domaine viticole du plateau de La Cras au cœur de ville historique et touristique avec pour symbole la Tour Philippe Le Bon, en passant par la Fontaine-d’Ouche et les voies de chemin de fer. Il se termine par une animation avec laquelle il est possible d’interagir à distance d’un seul mouvement de main détecté par un laser, pour activer les points d’intérêt et mieux s’immerger dans la ville. On peut même y changer la météo ou faire apparaître la Lune !
Dans une deuxième salle au rez-de-chaussée, entre préservation du patrimoine et modernisation de l’intérieur, changement d’ambiance ! Les paysages laissent place à l’histoire avec une vidéo de neuf minutes qui raconte Dijon depuis 2.000 ans. Sur quelques petites chaises, posées ici et là, des gens se laissent embarquer par le film.
Tout autour, quatre maquettes de bâtiments réels existant toujours dans la ville, dont la maison à pans de bois, dite maison Pitard, l’hôtel Bouchu dit d’Esterno, un immeuble de la place Darcy et un grand ensemble d’après-guerre, donnent de la connaissance sur les différentes façons de vivre à Dijon, ainsi que sur les matériaux utilisés pour les constructions, du Moyen Âge au XXe siècle.
Une illustration reconstitue l’ambiance de chaque période, et des cartes d’époque permettent aux petits curieux de se creuser les méninges et de s’amuser à retrouver les bâtiments en question dans la ville. Pour une expérience encore plus immersive, les maquettes sont accompagnées de tablettes dans lesquelles des personnages imaginaires racontent leurs lieux de vie.
Des panneaux d’équipements actuels et de projets finalisés comme le Parking Monge, la Cour Bareuzai et la Piscine du Carrousel montrent également l’évolution récente de la Ville de Dijon. Il paraît même que l’hôtel Bouchu dit d’Esterno, nouveau siège du secrétariat de l’OIV, fera son apparition dans cette section consacrée à l’actualité de l’architecture dijonnaise.
Enfin, dans un coin de la salle, l’exposition permanente du Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine s’intéresse encore plus particulièrement aux matériaux de la ville ; d’abord la pierre, la terre et le bois, puis le métal et le béton, avec un focus sur les techniques d’utilisation, notamment les toits vernissés, et le travail des entreprises de la région.
Au milieu, une table numérique sert de base de données numérique pour ouvrir le regard sur la ville à travers des œuvres artistiques et des documents d’archives. Avec cet instrument ludique, il est notamment possible de croiser les filtres, et de (dé)zoomer pour mieux appréhender les photos, peintures, gravures et plans sélectionnés.
Une mise en valeur de la restauration de l’hôpital général
À l’étage, des séquences d’animation retracent l’histoire de l’hôpital général créé par le Duc Eudes III de Bourgogne à travers des personnages qui l’ont vécue ; et une pièce d’exception restaurée et remontée, l’ancienne apothicairerie, expose une collection de pots d’origine, dont une grande partie ont été fabriquées par la faïencerie dijonnaise Sigault lors de la première moitié du XVIIIe siècle.
Une fois le tour du propriétaire réalisé, on est invité à sortir par le Village Gastronomique pour retrouver à une dizaine de mètres, la chapelle Sainte-Croix de Jérusalem. Ce joyau du XVe siècle, restauré en 2018 par Martin Bacot, l’architecte du patrimoine lyonnais déjà en charge de la restauration du Parlement de Bourgogne qui se trouve rue du Palais, vous plonge dans une ambiance liturgique grâce à des chants des XVe et XVIIe siècles interprétés par l’ensemble dijonnais Gilles Binchois, du nom du compositeur hennuyer.
Édifiée en 1459 par le frère Simon Albosset, la chapelle était utilisée pour l’exposition des morts avant leur inhumation. Préservée à la Révolution française et classée au titre des monuments historiques, elle accueille des œuvres majeures comme la sculpture de La Trinité, une peinture murale célébrant sa fondation, et trois haut reliefs retraçant la Prédication de Saint Jean-Baptiste, La Déploration et Le Baptême du Christ.
Une exposition temporaire et des visites en ville
Revenons au 1204 ! En plus de la collection permanente, une exposition temporaire est renouvelée chaque année dans un dernier espace. Jusqu’au 11 mai 2025, « Portes, l’art du passage” explore le monde des portes, aussi bien sur son côté technique que typologique et symbolique. L’artiste dijonnais Édouard Barra a notamment mené une campagne de prises de vue photographiques présentées sous la forme de diptyques exposés pour l’occasion.
Le 1204 – Dijon ville d’art et d’histoire organise également des promenades, rencontres et visites pour découvrir les lieux d’intérêts dijonnais ; parfois même, sous un angle insolite, avec une initiation au yoga dans les bibliothèques ou au qi-qong à la base nautique, à venir en avril 2025 !
Le 1204, un centre culturel gratuit et inclusif ouvert toute l’année
Le Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine est installé à la Cité internationale de la gastronomie et du vin (12, Parvis de l’Unesco). Il est ouvert tous les jours (sauf le 1er janvier, le 1er mai et le 25 décembre, ainsi qu’une semaine en janvier) :
- Du 1er octobre au 30 avril : 11 h à 19 h (lundi au vendredi), 10 h à 19 h (samedi et dimanche)
- Du 2 mai au 30 septembre : 9 h 30 à 19 h 30
L’entrée est gratuite.
Le 1204 s’inscrit dans une démarche d’accessibilité pour permettre au plus grand nombre, enfants et personnes en situation de handicap inclus, de profiter de l’expérience. Pour les personnes non-voyantes, les maquettes permettent de ressentir et de visualiser les bâtiments anciens ou les pots de l’apothicairerie. Les films sont sous-titrés pour le public ayant un handicap auditif. Enfin, le dispositif numérique introductif a été récemment amélioré pour permettre au public PMR d’avoir accès à tous les points interactifs. La programmation s’enrichit également grâce à des visites régulièrement proposées en langue des signes ou en audio-description.
Plus d’informations sont à retrouver sur le site de Dijon, Ville d’art et d’histoire (suivre le lien).
